Le développement d’une industrie automobile nationale au Sénégal est une nécessité économique et environnementale. Depuis des années, le pays dépend fortement de l’importation de véhicules d’occasion, souvent vieux, coûteux à entretenir et extrêmement polluants. Il est temps de repenser cette stratégie en favorisant la production locale de véhicules, ce qui permettrait non seulement de réduire le déficit commercial du pays, mais aussi de créer des emplois et de moderniser le parc automobile.
Le constat est alarmant : la majorité des véhicules importés au Sénégal sont vieux, avec un âge moyen compris entre 7 et 15 ans. Ces voitures, souvent issues d’Europe, du Japon ou des États-Unis, sont vendues à bas prix mais engendrent des coûts d’entretien élevés pour les automobilistes sénégalais. De plus, ces importations massives pèsent lourdement sur la balance commerciale du pays. En 2022, le déficit commercial du Sénégal s’élevait à 368,1 milliards de FCFA, en grande partie à cause des importations de véhicules et de pièces détachées.
Sur le plan environnemental, l’impact est tout aussi néfaste. Les émissions de gaz à effet de serre et de particules fines provenant de ces véhicules vieillissants contribuent fortement à la pollution de l’air, notamment à Dakar. L’absence de réglementation stricte sur les normes d’émission permet l’importation de véhicules qui ne respectent pas les standards écologiques modernes, aggravant ainsi les problèmes de santé publique. De plus, ces voitures anciennes sont souvent impliquées dans des accidents en raison de défauts mécaniques et de l’usure des pièces essentielles comme les freins et les pneus.
Face à cette situation, le Sénégal doit s’inspirer de pays comme la Malaisie, qui a limité l’âge des véhicules importés à trois ans, favorisant ainsi l’achat de voitures plus modernes et la croissance d’une industrie locale. Une politique incitative en faveur de l’assemblage et de la production de véhicules électriques ou hybrides permettrait au Sénégal de se positionner comme un acteur régional majeur de l’automobile. Cela créerait également des emplois, attirerait des investisseurs et réduirait progressivement la dépendance aux importations.
Le Sénégal doit amorcer une transition vers une industrie automobile locale et durable. Cette stratégie n’est pas seulement économiquement viable, elle est aussi indispensable pour améliorer la qualité de l’air, réduire les coûts d’entretien des véhicules et renforcer la sécurité routière. En mettant en place des réformes ambitieuses, le pays pourrait transformer un marché dominé par les importations en une industrie nationale forte, innovante et respectueuse de l’environnement.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Landing Badji.
Mis en ligne : 28/02/2025
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