Âgé de 74 ans, Alphonse K., résidant en France depuis 25 ans, a été placé sous contrôle judiciaire, soupçonné d’avoir participé au génocide des Tutsis en 1994 dans la préfecture de Butare, au Rwanda. L’enquête a été ouverte le 13 novembre dernier, suite à l’apparition de son nom lors des procès à Paris de deux anciens responsables rwandais.
Alphonse K. est cité dans les affaires d’Eugène Rwamucyo, médecin-enseignant à l’université de Butare, récemment condamné à 27 ans de réclusion criminelle, et de Sosthène Munyemana, un autre ancien médecin rwandais, qui a écopé en 2023 de 24 ans de prison pour son rôle dans les événements tragiques de 1994.
Ce dernier, en tant qu’ancien doyen de la faculté de médecine de Butare, est accusé d’avoir joué un rôle actif dans les massacres en incitant à la violence contre les Tutsis.
Le 14 mai 1994, lors d’une réunion à Butare en présence de Jean Kambanda, alors Premier ministre du gouvernement intérimaire, Alphonse K. aurait prononcé un discours aussi « génocidaire » que celui de Kambanda, selon les documents du tribunal. Ces déclarations ont été transcrites, selon l’AFP. De plus, l’ancien doyen est accusé d’avoir donné des ordres pour exterminer ou déporter des patients, réfugiés ou membres du personnel tutsi au sein de l’hôpital de Butare, où il exerçait.
Toutefois, ces accusations sont fermement rejetées par l’avocat d’Alphonse K., maître Marcel Ceccaldi. « Il n’a jamais eu cette attitude et il n’a jamais tenu les propos qui lui sont imputés », assure-t-il, soulignant que son client n’a pas été poursuivi par le Tribunal international pour le Rwanda, ce qui, selon lui, démontre son absence de responsabilité dans les événements.
L’enquête sur le rôle d’Alphonse K. dans le génocide continue, et cette affaire pourrait avoir des répercussions majeures, compte tenu des témoignages et des documents qui continuent d’émerger dans les procès en cours.
Article écrit par : Maimouna Ngaido
Mis en ligne : 03/03/2025
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