Silence des autorités, cri des familles : Bousculade mortelle en Guinée - Notre Continent
> NOTRE CONTINENT > - Afrique | Par Maimouna | Publié le 12/03/2025 03:03:10

Silence des autorités, cri des familles : Bousculade mortelle en Guinée

La tragédie de Nzérékoré, survenue le 1er décembre 2024, a choqué la Guinée et au-delà. Alors qu’un match de football destiné à célébrer le général Mamadi Doumbouya a viré au drame, des dizaines de personnes ont trouvé la mort dans une bousculade meurtrière, avec un bilan largement contesté par les familles des victimes. Aujourd’hui, ces dernières, soutenues par des ONG locales, ont décidé de porter plainte contre les autorités de transition, dénonçant l’absence d’enquête et de transparence concernant les causes réelles de la catastrophe.

Le fait que 98 familles aient porté plainte le 10 mars 2025 pour des crimes graves, allant du meurtre au recel de cadavres, témoigne d’une profonde méfiance envers les autorités locales. Le gouvernement, par la voix de ses représentants, avait initialement annoncé un bilan officiel de 56 morts, mais des enquêtes indépendantes, notamment celles menées par des organisations de la société civile, parlent d’au moins 140 victimes. Cette différence énorme soulève la question de la gestion de cette tragédie par les autorités et de leur volonté apparente de dissimuler les faits.

L’une des accusations majeures repose sur le fait qu’aucune enquête « véritablement ouverte » n’a été menée. Les familles des victimes affirment qu’elles n’ont pas été reçues par les autorités et que les responsables de la sécurité et de l’organisation du match n’ont pas pris leurs responsabilités. Pire encore, selon l’avocat des victimes, il semblerait que des véhicules officiels aient roulé sur des spectateurs piégés par la bousculade, exacerbant ainsi le nombre de morts. Les autorités auraient agi avec une négligence choquante, laissant des milliers de personnes se précipiter dans un stade saturé sans prendre les mesures nécessaires pour assurer la sécurité.

Plus incompréhensible encore, certains corps des victimes auraient été envoyés en secret à un camp militaire, loin des yeux des familles qui cherchent désespérément à récupérer les restes de leurs proches. C’est une forme de « recel de cadavres » que dénoncent aujourd’hui les plaignants, un acte qui empêche les familles d’offrir une sépulture digne à leurs défunts. Pour les proches des victimes, cette absence de transparence est insupportable, d’autant plus que certains n’ont toujours pas reçu de nouvelles de leurs enfants ou de leurs conjoints.

La justice doit maintenant jouer son rôle en menant une enquête impartiale et transparente sur ce drame. Si les responsables politiques, militaires et policiers de Nzérékoré sont coupables de négligence, d’omission de porter secours ou d’autres crimes, ils doivent rendre des comptes. Mais au-delà de cette plainte judiciaire, c’est toute la question de la gestion de la sécurité publique en Guinée qui doit être revue. La tragédie de Nzérékoré ne doit pas seulement servir de point de départ pour une lutte judiciaire, mais aussi comme un avertissement sur la nécessité de garantir la sécurité de la population dans des événements publics.

Article opinion écrit par le créateur de contenu : Medina Tall.
Mis en ligne : 12/03/2025

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1 commentaires
baldé
il font expré et apré si le peuple se révolte il diron que c'est nous qui somme des barbare
Le 2025-03-12 12:36:25

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il font expré et apré si le peuple se révolte il diron que c'est nous qui somme des barbare
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