Fuite militaire à Goma : Lâcheté ou absence de moyens - Notre Continent
> NOTRE CONTINENT > - Afrique | Par Maimouna | Publié le 20/03/2025 02:03:15

Fuite militaire à Goma : Lâcheté ou absence de moyens

Le procès des cinq officiers supérieurs congolais, accusés de trahison pour la chute de Goma, soulève de nombreuses questions sur la responsabilité et les circonstances d’une défaite militaire. Ces officiers, principalement des membres de l’armée et de la police, sont jugés pour avoir abandonné leurs armes, du matériel et des blessés pendant l’avancée des rebelles du M23 à Goma et Bukavu.

Mais faut-il vraiment les juger uniquement sur leur fuite et leur incapacité à défendre ces villes ? Est-ce réellement de leur faute si la situation sur le terrain les a laissés sans moyens et sans soutien adéquat ?

Ce procès pose un dilemme sur ce qu’on attend vraiment de nos militaires en temps de guerre. La fuite est-elle nécessairement un acte de lâcheté, ou peut-elle être perçue comme une stratégie de survie, une décision imposée par des circonstances imprévues et une logistique défaillante ? Goma, une ville prise par l’AFC-M23 sans renforts ni soutien aérien, peut-elle vraiment être défendue dans de telles conditions ? On pourrait se demander si, en l’absence de véritables ressources, ces officiers avaient réellement un autre choix que de fuir pour préserver ce qui pouvait l’être.

D’autant plus qu’en creusant cette affaire, il est difficile de ne pas se poser la question des responsabilités des dirigeants à Kinshasa. Les hauts responsables militaires et civils qui, depuis la capitale, ont pris des décisions sans tenir compte de la réalité du terrain, devraient-ils ne pas aussi être tenus responsables ? Pourquoi ne pas interroger la chaîne de commandement plus large, celle qui a laissé ces officiers dans une position de vulnérabilité sans renforts ni logistique adéquate ? Qui est responsable des échecs répétés en matière de coordination et de gestion des crises au plus haut niveau ?

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Il est évident que la justice doit être rendue, mais il est aussi crucial de mettre en lumière les vrais responsables, ceux qui ont échoué à préparer, soutenir et coordonner efficacement les troupes sur le terrain. Punir uniquement ceux qui étaient en première ligne, c’est peut-être occulter les véritables enjeux de cette défaite. Peut-on réellement construire une armée forte et efficace en laissant les responsables stratégiques dans l’ombre et en faisant payer ceux qui, au quotidien, sont au cœur de l’action ?

Au final, la question qui se pose est la suivante : la condamnation de ces officiers changera-t-elle réellement quelque chose pour l’avenir de l’armée congolaise ? Une peine de mort ou des sanctions sévères contre eux renforceront-elles la discipline et l’efficacité des forces armées, ou risquent-elles plutôt de saper le moral des troupes, déjà fragilisé par des années de dysfonctionnements et de luttes internes ? La confiance et l’unité, qui sont vitales pour l’efficacité d’une armée, ne se restaurent pas avec des condamnations hâtives, mais plutôt avec une révision sincère et profonde des structures de commandement et des décisions prises au sommet.

Article opinion écrit par le créateur de contenu : Jean Baptiste.
Mis en ligne : 20/03/2025

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