Les quotidiens parus ce jeudi à NotreContinent reviennent avec insistance sur les déclarations du porte-parole du gouvernement concernant la mort de Mamadou Moustapha Ba, ancien ministre des Finances et du Budget sous la présidence de Macky Sall.
Lors d’une intervention relayée par l’ensemble de la presse, Moustapha Ndjeck Sarré a affirmé que Mamadou Moustapha Ba avait été le premier à alerter le président Bassirou Diomaye Faye et son Premier ministre Ousmane Sonko sur l’inexactitude des chiffres des comptes publics. « Ce ne sont pas de bons chiffres », aurait-il confié.
Mais c’est surtout une autre déclaration qui a mis le feu aux poudres : « Il faut qu’on mène des investigations. Qu’est-ce qui est à l’origine de sa mort ? Il a été tué dans des conditions troubles », a lancé le porte-parole du gouvernement.
Une déclaration qui suscite l’émoi
Les réactions n’ont pas tardé à fuser. L’Info parle d’un « pavé dans la mare », tandis que Walfquotidien estime que « Sarré secoue la République » avec une affirmation aussi grave.
Le Quotidien, pour sa part, s’indigne de cette « sortie ignoble » et se demande si Moustapha Ndjeck Sarré agit en tant que « porte-parole ou impénitent hâbleur ». « Même s’il a tenté de repréciser sa pensée, ses propos ont déjà créé une tempête médiatique », ajoute le journal.
L’As juge que « Sarré déraille grave » et estime que sa prise de parole « semble conforter la thèse d’une mort suspecte », évoquée plus tôt par le procureur.
Pour Source A, ces propos « glacent le sang » et doivent faire réagir la justice. « Les avocats de la veuve de Moustapha Ba exigent son audition », rapporte Libération, qui souligne également les appels à la démission de Sarré. Certains proches de l’ancien ministre demandent en effet au président de la République de le démettre de ses fonctions.
Une stratégie politique ou une simple maladresse ?
Enquête s’interroge sur les motivations réelles de cette déclaration : « S’agit-il d’une erreur de communication ou d’une stratégie politique délibérée ? »
De son côté, L’Observateur tranche : « Encore Sarré ! », dénonçant une nouvelle sortie fracassante du porte-parole du gouvernement.
Une loi d’amnistie qui divise
Parallèlement à cette polémique, Sud Quotidien se penche sur un autre sujet sensible : la loi d’amnistie du 6 mars 2024, qui couvre les faits liés aux manifestations politiques entre février 2021 et février 2024. Le journal note que le parti au pouvoir, le PASTEF, semble « isolé » sur cette question.
« Alors que la proposition de loi interprétative doit être examinée en commission ce vendredi 21 mars, le gouvernement se retrouve sous pression », analyse Sud Quotidien, soulignant les critiques sur la volonté du régime de préserver certains aspects du texte plutôt que de l’abroger entièrement.
Des audits en perspective
Enfin, Le Soleil annonce que le président Bassirou Diomaye Faye a lancé un vaste chantier d’audits sur les infrastructures publiques et les programmes inachevés, notamment le PUDC, le PUMA, l’AGETIP, Promovilles et l’ADM. Une initiative qui pourrait avoir des implications majeures pour l’ancien régime.
Article écrit par : Maimouna Ngaido
Mis en ligne : 20/03/2025
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