Alors que les discussions sur un cessez-le-feu sont dans l’impasse, Israël a repris ses opérations militaires sur la bande de Gaza. Selon des sources du Hamas, plus de 400 personnes ont perdu la vie en 36 heures sous les bombardements israéliens.
Le Jerusalem Post, proche du gouvernement israélien, justifie cette offensive et en attribue la responsabilité au Hamas. Le quotidien estime que l’organisation palestinienne aurait cherché à gagner du temps depuis la fin de la première phase des négociations, en espérant obtenir un « cessez-le-feu du Ramadan ». Selon le journal, le Hamas aurait profité de cette période pour recruter de nouveaux combattants, portant leurs effectifs à environ 25 000 hommes, et aurait sciemment retardé les pourparlers de Doha tout en refusant de libérer des otages.
Netanyahu sous le feu des critiques
À l’inverse, Haaretz, journal israélien d’opposition, dénonce cette reprise des hostilités, qu’il qualifie de « guerre politique » et non de « guerre de survie ». Il accuse le Premier ministre Benyamin Netanyahu de chercher à prolonger le conflit pour des raisons personnelles et politiques, notamment afin de s’assurer du soutien de la droite radicale israélienne et de conserver le pouvoir.
Une analyse partagée par Le Soir à Bruxelles, qui fustige l’attitude du chef du gouvernement israélien. « Alors que de nombreux Israéliens espèrent la libération des derniers otages, Netanyahu poursuit une stratégie qui pourrait leur être fatale, tout en sacrifiant des centaines de vies palestiniennes », déplore le journal belge.
Une guerre instrumentalisée ?
À Madrid, El Pais va plus loin et parle d’un « massacre au service de Netanyahu ». Selon le quotidien espagnol, cette escalade militaire montre qu’aucun accord conclu avec le Premier ministre israélien n’est fiable et alimente les soupçons selon lesquels il utiliserait ce conflit asymétrique pour asseoir son emprise sur le pouvoir.
Le quotidien français Le Monde abonde dans ce sens et évoque la stratégie d’une « guerre perpétuelle ». Il souligne que si le Hamas a rejeté certaines propositions de trêve soutenues par Washington, c’est bien Israël qui a refusé de mettre en œuvre la deuxième phase de l’accord conclu en mars et qui bloque l’acheminement de l’aide humanitaire.
Le retour de la détresse à Gaza
Pendant ce temps, à Gaza, la population civile subit de plein fouet la reprise des combats. The Guardian décrit des scènes de désespoir parmi les Palestiniens qui avaient commencé à revenir chez eux pour tenter de reconstruire ce qui pouvait l’être. « Nous pensions que nos souffrances étaient terminées, mais elles viennent de reprendre », témoigne un habitant interrogé par le quotidien britannique.
Dans un climat international de plus en plus tendu, cette nouvelle flambée de violence risque d’aggraver encore un peu plus une situation déjà catastrophique.
Article écrit par : Jean Lazare Ndiaye.
Mis en ligne : 20/03/2025
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