Le débat sur la proposition de loi portant interprétation de la loi d’amnistie est loin de se clore, avec une opposition toujours aussi vive. Dernièrement, Abdoul Mbaye, leader de l’Alliance pour la Citoyenneté et le Travail, a exprimé son désaccord face à cette initiative législative.
Selon lui, une simple interprétation de la loi d’amnistie, qui couvre les faits survenus entre février 2021 et février 2024, ne suffit pas. Pour l’ancien Premier ministre sous Macky Sall, ce n’est pas d’une interprétation dont le régime actuel a besoin, mais bien de l’abrogation pure et simple de cette loi.
Dans un message publié sur sa page Facebook, Abdoul Mbaye s’est montré clair : « Quand on annonce être contre une loi, on l’abroge dès qu’on en a le pouvoir. La maintenir en facilitant son interprétation signifie qu’on y tient. » Une position forte qui s’oppose à celle du groupe parlementaire PASTEF, favorable à la proposition d’Amadou Bâ, qui défend une révision de cette loi plutôt qu’une annulation.
Au lieu d’une simple interprétation, Abdoul Mbaye propose une solution plus radicale : « Abrogez donc la loi d’amnistie de 2024 et votez-en une autre prenant en compte vos nouveaux objectifs. Ce sera plus clair pour tout le monde », a-t-il suggéré, tout en conseillant au gouvernement de se faire accompagner par des experts, notamment la Cour suprême et le Conseil constitutionnel, pour garantir la légalité et la justice de la nouvelle législation.
Cette prise de position survient alors que le bureau de l’Assemblée nationale a rejeté la proposition de loi d’abrogation introduite par Thierno Alassane Sall, pour des raisons budgétaires, conformément à l’article 82 de la Constitution, qui exige des mécanismes de compensation financière pour toute loi susceptible d’entraîner une diminution des ressources de l’État ou une augmentation de ses dépenses.
En revanche, la proposition d’Amadou Bâ, qui préconise une simple interprétation de la loi d’amnistie, a été validée par le bureau de l’Assemblée. Celle-ci sera examinée en commission technique le 21 mars 2025 et soumise au vote en plénière le 2 avril suivant.
Le feuilleton législatif continue donc, avec des positions qui se durcissent et des choix de stratégie qui continuent de diviser les acteurs politiques du pays.
Article écrit par : Amadou Diop
Mis en ligne : 20/03/2025
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