Le visage radieux de Kirsty Coventry s’affiche en Une du quotidien zimbabwéen The Herald, immortalisée derrière un pupitre arborant les emblématiques cinq anneaux olympiques. Le journal souligne un moment historique : « la première femme et la première Africaine » à accéder à ce poste en 131 ans d’existence du mouvement olympique. Un exploit d’autant plus remarquable qu’elle est également « la plus jeune élue », après avoir surpassé six adversaires masculins dans une course où s’affrontaient des figures majeures du monde sportif.
Le président zimbabwéen Emmerson Mnangagwa salue cette consécration comme « un motif de fierté pour le pays et pour l’ensemble du continent africain ». Issue de la minorité blanche du Zimbabwe, l’ancienne nageuse olympique a marqué l’histoire avec cinq participations aux Jeux Olympiques. Entre ses débuts à Sydney en 2000 et sa dernière apparition à Rio en 2016, Kirsty Coventry a décroché sept médailles, dont l’or au 200 mètres dos à Athènes en 2004 et à Pékin en 2008, rappelle New Zimbabwé.
La nouvelle présidente du CIO prend ses fonctions dans un contexte mondial instable. The Herald met en lumière « une époque marquée par des incertitudes géopolitiques » et des débats cruciaux sur l’avenir du mouvement olympique. Des sujets comme l’égalité des sexes et l’inclusivité sont désormais au centre des préoccupations. Pourtant, Kirsty Coventry affiche un optimisme indéfectible : « Je n’aurais jamais imaginé me retrouver ici », a-t-elle déclaré, avant d’ajouter : « Je dirigerai cette organisation avec une immense fierté, en incarnant ses valeurs fondamentales ».
Dans un tout autre registre, l’Algérie retient son souffle alors que la justice a requis une peine de dix ans de prison contre l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal. À 80 ans, l’auteur, incarcéré depuis le 16 novembre, est poursuivi pour « atteinte à l’intégrité territoriale de l’Algérie ». Le verdict est attendu le 27 mars prochain.
Tout sur l’Algérie (TSA) titre sobrement : « Lourde peine requise ». Selon le média, Boualem Sansal est accusé d’avoir tenu des propos jugés sensibles lors d’un entretien accordé en octobre dernier au média français d’extrême-droite Frontières. Il aurait affirmé que la France coloniale avait modifié les frontières au détriment du Maroc et au profit de l’Algérie. Fait notable : lors de son audience, l’écrivain a choisi d’assurer sa propre défense, expliquant qu’il « n’avait fait qu’exprimer une opinion, comme tout citoyen algérien ».
Cette affaire s’inscrit dans un climat diplomatique particulièrement tendu entre Alger et Paris. TSA souligne que « la crise entre les deux pays dure depuis plus de sept mois » et que cette condamnation potentielle ne fait qu’aggraver les tensions.
Le site Afrik.com met en lumière l’impact international de cette affaire, soulignant qu’elle « s’inscrit dans un contexte diplomatique fragile ». Depuis que le président français Emmanuel Macron a reconnu en juillet 2024 un plan d’autonomie du Sahara occidental sous souveraineté marocaine, les relations entre la France et l’Algérie se sont fortement dégradées.
L’affaire Boualem Sansal est ainsi devenue un nouvel enjeu de discorde. Afrik.com rappelle que l’écrivain est proche du ministre français de l’Intérieur, Bruno Retailleau, ce qui ne manque pas d’alimenter les spéculations. El Watan insiste sur le fait que cette mobilisation en faveur de Sansal en France ne fait que durcir la position d’Alger. Pendant ce temps, l’agence officielle Algérie Presse Service (APS) reste silencieuse, ne relayant aucune information sur l’audience de la veille.
L’affaire, déjà hautement politique, pourrait encore faire monter la pression entre les deux rives de la Méditerranée.
Article écrit par : Jean Lazare Ndiaye.
Mis en ligne : 21/03/2025
—
La plateforme NOTRECONTINENT.COM permet à tous de diffuser gratuitement et librement les informations et opinions provenant des citoyens. Les particuliers, associations, ONG ou professionnels peuvent créer un compte et publier leurs articles Cliquez-ici.