L’Afrique se trouve une fois de plus dans une situation précaire, alors que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) alerte sur le risque de pénurie de médicaments contre le VIH/SIDA dans plusieurs pays du continent. Le gel des financements pour la lutte contre le SIDA, une décision des États-Unis, menace directement la vie de millions de personnes en Afrique.
Six pays africains sont particulièrement touchés par cette crise : le Burkina Faso, le Kenya, le Lesotho, le Mali, le Nigéria et le Soudan du Sud. Ces pays, déjà confrontés à des défis de développement et des systèmes de santé fragiles, risquent de voir leurs progrès en matière de lutte contre le VIH anéantis.
Il est choquant de constater qu’après des années d’efforts, de sacrifices et de progrès dans la lutte contre cette maladie, une décision prise à l’extérieur du continent puisse tout faire basculer. L’Afrique a longtemps été à la traîne dans la gestion de cette pandémie, mais aujourd’hui, nous avons fait des progrès significatifs. En 2010, seulement 24 % des personnes vivant avec le VIH avaient accès aux traitements antirétroviraux (ARV). En 2023, ce chiffre est passé à 77 %, un bond impressionnant qui témoigne des efforts collectifs déployés sur le terrain. Pourtant, aujourd’hui, tout cela est menacé.
Ce qui est particulièrement révoltant, c’est que cette pénurie imminente découle de la décision de l’ex-président américain Donald Trump, en janvier dernier, de suspendre l’aide aux pays en développement. Cette coupure financière, prise dans le cadre d’un examen des dépenses publiques, a laissé un vide dangereux dans la lutte contre le VIH. Cette politique n’a pas pris en compte les réalités africaines, ni la manière dont ces financements sont utilisés pour sauver des vies.
L’Afrique, en particulier, souffre déjà de faiblesse de ses systèmes de santé et d’une dépendance excessive aux financements internationaux. Cette situation démontre l’importance de l’aide extérieure, mais aussi les risques qu’elle comporte lorsqu’elle est laissée à la merci de décisions politiques prises loin de nos réalités.
L’impact de cette pénurie sur nos sociétés pourrait être catastrophique. L’OMS avertit que si la situation n’est pas corrigée, nous pourrions assister à une explosion de nouvelles infections, avec plus de 10 millions de cas et trois millions de décès supplémentaires dans le monde. Cette situation n’est pas simplement un problème sanitaire, elle représente un échec mondial dans la gestion de cette pandémie. Les Africains, qui ont lutté pendant des décennies contre cette maladie, se retrouvent à nouveau dans une position de vulnérabilité, sans pouvoir contrôler leur destin sanitaire.
Il est temps que l’Afrique prenne ses responsabilités en main. Nous devons impérativement renforcer nos capacités internes en matière de production de médicaments et de soins de santé. Il est inacceptable que des décisions prises à des milliers de kilomètres aient un impact aussi dévastateur sur la vie de millions d’Africains. L’Afrique doit être plus autonome et mettre en place des solutions locales pour éviter de se retrouver à la merci de décisions politiques externes. Il est essentiel d’assurer la pérennité de la lutte contre le VIH/SIDA, non seulement pour protéger nos populations, mais aussi pour garantir notre souveraineté sanitaire à long terme.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Sylvain BA.
Mis en ligne : 22/03/2025
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