Une petite victoire pour les partisans du président Yoon Suk-yeol : Han Duck-soo, son Premier ministre, retrouve immédiatement son poste après un jugement favorable de la Cour constitutionnelle ce matin. La procédure de destitution qui le visait a été rejetée à cinq voix contre une, parmi les huit juges de la Cour, selon les informations de Yonhap.
Ce verdict intervient après plusieurs mois de turbulences politiques. Han Duck-soo avait été suspendu par les députés en décembre dernier, peu après avoir assuré un premier intérim au poste de Premier ministre. Depuis lors, la Corée du Sud traverse une crise politique sans précédent, marquée par des tensions croissantes entre le président Yoon et le Parlement.
La crise a commencé dans la nuit du 3 au 4 décembre, lorsque le président Yoon, ancien procureur général, avait ordonné une déclaration de loi martiale et envoyé l’armée au Parlement pour tenter de le réduire au silence. Toutefois, grâce à une mobilisation rapide, un nombre suffisant de députés ont pu se rassembler et empêcher cette tentative, votant à l’unanimité pour rétablir le régime civil. Yoon, contraint par la Constitution, a été obligé de faire marche arrière.
Le 14 décembre, une première motion de destitution a été déposée contre le président, suspendu à ce moment de ses fonctions. Moins de deux semaines plus tard, le 27 décembre, une seconde motion visait Han Duck-soo, accusé d’entraver les procédures législatives contre Yoon. En particulier, sa décision de ne pas nommer les juges de la Cour constitutionnelle avait été vivement critiquée.
Pendant ce temps, l’intérim avait été assuré par le ministre des Finances, Choi Sang-mok, qui a ensuite nommé les juges en question. Bien que la Cour ait reconnu que l’action de Han constituait une infraction à la loi, elle a estimé que cela n’était pas suffisamment grave pour justifier sa destitution.
Le verdict de la Cour en faveur de Han Duck-soo renforce les partisans du président Yoon, mais la situation reste complexe. Han n’était pas directement impliqué dans l’imposition de la loi martiale, et les juges ont uniquement statué sur un différend de procédure, laissant planer une incertitude sur l’avenir politique de Yoon.
Les experts anticipent un verdict imminent concernant le président, bien qu’aucune date précise n’ait été avancée. Si la Cour prononce une déposition définitive, la Corée du Sud devra organiser de nouvelles élections présidentielles dans un délai de 60 jours. Dans le cas contraire, Yoon sera rétabli dans ses fonctions.
Il convient également de noter que Yoon Suk-yeol fait face à un procès pénal pour « insurrection » en raison de sa tentative de loi martiale. Après son arrestation en janvier, il avait été placé en détention, avant d’être relâché le 8 mars sur la base d’un vice de procédure. En Corée du Sud, l’insurrection est un crime lourdement puni, pouvant entraîner une peine de prison à vie, voire la peine de mort.
Article écrit par : Mariama Ba
Mis en ligne : 24/03/2025
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