Des dizaines de milliers de manifestants ont de nouveau envahi les rues pour exprimer leur indignation face à l’arrestation d’Ekrem İmamoğlu, désigné candidat à la présidentielle de 2028. « Une véritable marée humaine », rapporte Le Monde, alors que la contestation ne faiblit pas malgré la répression des forces de l’ordre. En parallèle, des millions de citoyens ont participé à la primaire du Parti républicain du peuple, principale formation de l’opposition, un signal fort adressé au pouvoir.
À Munich, Süddeutsche Zeitung analyse la situation avec sévérité : « En faisant arrêter son principal rival à quelques jours de l’investiture, Recep Tayyip Erdoğan démontre son inquiétude. Une justice aux ordres multiplie les accusations fallacieuses pour l’écarter de la course. Plutôt que d’affronter une opposition légitime, le président turc semble préférer des manifestations massives à une élection véritablement démocratique. »
Pour Libération, la Turquie glisse dangereusement vers un régime autoritaire. « Le Parti républicain du peuple a maintenu la primaire et appelé les citoyens à voter massivement pour İmamoğlu, bien que ce dernier soit inéligible après l’invalidation de son diplôme universitaire », souligne le quotidien. Pourtant, malgré ce contexte, une quinzaine de millions d’électeurs se sont déplacés, offrant plus de 13 millions de suffrages au maire d’Istanbul. « Ce vote symbolique a fait d’Ekrem İmamoğlu le visage incontesté de l’opposition et un martyr d’une démocratie turque en péril », conclut Libération.
Le terme d’« autocratie » revient aussi dans les colonnes de Le Temps, cette fois pour qualifier la situation en Israël. « Un État qui se voulait juif et démocratique depuis 77 ans est en train de basculer », alerte le quotidien suisse, évoquant les attaques répétées de Benyamin Netanyahu contre les institutions sécuritaires et judiciaires. Ces tensions ont poussé des milliers d’Israéliens à manifester de Haïfa à Jérusalem. Le Temps rappelle les propos d’Aharon Barak, ancien président de la Cour suprême : « De nombreuses lignes rouges ont été franchies, ouvrant la voie à une possible guerre civile. » Netanyahu, en quête de survie politique, défie désormais deux piliers de l’État : Ronen Bar, chef du Shin Bet, et la procureure générale Gali Baharav-Miara, qu’il envisage de limoger. « Une première dans l’histoire du pays », souligne le journal genevois.
Sur un autre front, Haaretz affirme qu’Israël prépare l’occupation totale de Gaza, plaçant la bande sous son autorité militaire et un contrôle strict de sa population. Une stratégie qui, selon L’Orient-Le Jour, ne laisse plus de place au doute : « Pour Netanyahu, Gaza sera israélienne ou ne sera pas. Même si le Hamas est défait, même si l’enclave est démilitarisée et maintenue sous blocus, Israël ne compte pas relâcher son emprise. » Le quotidien libanais estime que l’issue du conflit dépendra de la position de Donald Trump et des pays arabes : « Soit Washington impose une redistribution des réfugiés, soit les États arabes parviennent à un compromis acceptable pour Tel-Aviv. Dans cette partie, seul le rapport de force compte. »
Article écrit par : Jean Lazare Ndiaye.
Mis en ligne : 24/03/2025
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