Dans de nombreuses sociétés africaines, l’infertilité est souvent perçue comme un fardeau qui incombe exclusivement à la femme, une réalité qui pèse lourdement sur sa vie et ses relations. Dans un contexte où la maternité est fortement valorisée, le parcours de nombreuses femmes confrontées à l’infertilité est une véritable épreuve, empreinte de honte, de frustration, et souvent, de stigmatisation.
Une idée reçue persiste : l’homme est souvent évalué par sa virilité, tandis que la femme est jugée sur sa capacité à enfanter. Ce jugement social ne tient pas compte des facteurs multiples et complexes qui influencent la fertilité. Comme l’explique un gynécologue exerçant dans une clinique privée, « lorsque l’homme est perçu comme viril, ses problèmes de fertilité, comme la qualité de ses spermatozoïdes, sont souvent négligés.
Mais lorsqu’une femme peine à concevoir, la responsabilité lui est généralement attribuée sans considérer les causes possibles chez l’homme. » Cette double norme entre les sexes n’est pas seulement injuste, elle est également préjudiciable à la santé mentale des femmes concernées.
Lorsque l’infertilité touche le couple, l’impact est profond. Beaucoup de femmes se retrouvent isolées dans leur souffrance, désemparées par la pression sociale et familiale. Une femme, mariée depuis dix ans, témoigne de son expérience : « Je suis inquiète pour mon foyer. Mon mari ne me le dit pas directement, mais je sens qu’il en souffre énormément. Il se résigne à dire que c’est une volonté divine. Il refuse même d’envisager des examens médicaux. » Ces témoignages révèlent une réalité douloureuse : l’infertilité devient un poids que la femme porte seule, souvent sans soutien et avec des regards accusateurs.
L’ouverture d’esprit, tant sur le plan médical que sociétal, semble être la clé pour briser ce cercle vicieux. Comme le souligne le médecin, « il est crucial de ne pas réduire la question de l’infertilité à une seule cause. La femme n’est pas systématiquement la seule responsable. L’homme aussi peut faire face à des problèmes de fertilité. » En effet, l’infertilité masculine existe bel et bien, et de multiples facteurs peuvent y contribuer, qu’il s’agisse d’infections génitales, de troubles hormonaux, ou d’anomalies physiques. Cette réalité doit être mieux comprise et abordée dans les couples.
Il est temps que la société s’affranchisse de ses stéréotypes et commence à considérer l’infertilité sous un angle plus global. L’homme, tout comme la femme, peut être concerné par ce défi, et il est essentiel d’ouvrir la voie à une discussion plus équilibrée et respectueuse. Ce n’est qu’en adoptant une approche plus inclusive et éclairée que l’on pourra réellement offrir le soutien nécessaire aux couples traversant cette épreuve. L’infertilité ne doit pas être un fardeau solitaire, et encore moins une stigmatisation : elle doit être un point de départ pour un dialogue ouvert, empreint d’empathie et de compréhension mutuelle.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Anonyme.
Mis en ligne : 26/03/2025
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