Le procureur de Lyon, Thierry Dran, a annoncé ce mercredi que le parquet allait demander un procès pour chantage à l’encontre de Gaël Perdriau, le maire de Saint-Étienne, dans l’affaire dite du « chantage à la sextape ». Ce dernier fait face à des accusations graves, avec une procédure qui pourrait l’amener devant le tribunal correctionnel.
Dans un communiqué transmis à l’AFP, Thierry Dran a précisé que le parquet a rendu son réquisitoire définitif et demande le renvoi de Gaël Perdriau devant la justice pour « chantage, soustraction, détournement de fonds publics par un dépositaire de l’autorité publique et participation à une association de malfaiteurs ». Ces charges font écho à des faits qui ont secoué la politique stéphanoise.
L’affaire, qui date de janvier 2015, implique le maire de Saint-Étienne dans un présumé chantage exercé contre Gilles Artigue, ancien Premier adjoint et rival politique de Perdriau. Ce dernier aurait été filmé dans une chambre d’hôtel parisienne en compagnie d’un escort-boy, une séquence à caractère intime qui aurait été utilisée pour faire pression sur lui.
Malgré sa mise en retrait de certaines de ses fonctions, notamment à la métropole de Saint-Étienne, Gaël Perdriau a toujours nié les accusations et affirmé qu’il ne démissionnerait pas de son poste de maire, malgré la lourde pression médiatique et politique qu’il subit.
Le procureur a également requis un procès pour trois anciens collaborateurs du maire, soupçonnés d’avoir participé à l’organisation du tournage de cette sextape : Pierre Gauttieri, ancien directeur de cabinet, Samy Kefi-Jérôme, ancien adjoint à l’éducation, ainsi que Gilles Rossary-Lenglet, ex-compagnon de ce dernier, qui a révélé l’affaire à Mediapart en 2022.
En revanche, quatre autres personnes, des couples à la tête d’associations stéphanoises accusées de financer les auteurs de la sextape via des prestations fictives rémunérées par la mairie, bénéficient d’un non-lieu. L’enquête n’a pas permis de retenir des charges suffisantes pour justifier des poursuites, selon le procureur Thierry Dran. Il revient désormais aux juges d’instruction de finaliser cette affaire en rendant l’ordonnance de clôture de l’information judiciaire.
Le chemin vers un procès semble désormais tout tracé pour Gaël Perdriau, dont le nom et l’image sont désormais associés à ce scandale à fort retentissement.
Article écrit par : Sophie Diop
Mis en ligne : 26/03/2025
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