Le climat politique au Zimbabwe est de plus en plus tendu, alors que le président Emmerson Mnangagwa intensifie ses purges au sein de l’armée et des services de sécurité. Mardi dernier, il a pris la décision spectaculaire de limoger le général Anselem Sanyatwe, chef de l’armée et allié de longue date du vice-président Constantino Chiwenga.
Ce remaniement, loin d’être anodin, s’inscrit dans une série de mesures prises par Mnangagwa pour asseoir davantage son autorité sur des institutions sensibles, au cœur des enjeux politiques du pays.
Arrivé au pouvoir après le coup d’État militaire de 2017, qui avait chassé Robert Mugabe du pouvoir, Mnangagwa traverse aujourd’hui une période délicate, même au sein de son propre parti, le ZANU-PF.
Loin d’être assuré de son soutien, le président fait face à des critiques croissantes, notamment de la part des vétérans de la guerre d’indépendance, qui ont appelé à des manifestations pour le 31 mars. Ils l’accusent de conduire le pays vers une crise économique profonde tout en cherchant à prolonger son mandat au-delà de 2028, ce qui alimente les tensions au sein de l’opinion publique.
Dans ce contexte, Mnangagwa n’hésite pas à menacer d’une répression sévère toute tentative de déstabilisation, adressant un avertissement clair à ses opposants.
Toutefois, pour les analystes, les récentes purges dans les forces armées et de sécurité semblent davantage le signe d’une peur croissante d’un coup d’État fomenté par ses anciens alliés, aujourd’hui rivaux. L’avenir politique du Zimbabwe apparaît ainsi plus incertain que jamais, et la situation continue d’évoluer dans une atmosphère où la méfiance et l’instabilité dominent.
Article écrit par : Maimouna Ngaido
Mis en ligne : 27/03/2025
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