Quatre ans après avoir commis l’irréparable, M. Diallo, un maçon de 30 ans, a comparu ce mardi devant la chambre criminelle du tribunal de grande instance de Thiès, situé à 70 kilomètres de Dakar. L’homme est accusé du meurtre de son père, un crime commis en 2021 à l’aide d’un couteau.
Les faits se sont déroulés dans la chambre de la victime. À l’époque, M. Diallo, alors âgé de 26 ans, avait discrètement pris un couteau sous l’oreiller de son père avant de lui trancher la gorge. Ce n’est que plusieurs heures plus tard, lorsque son frère, D. Diop, est venu rendre visite, que le corps sans vie a été découvert, et l’alerte donnée.
Quelques jours après le meurtre, M. Diallo a été interpellé en revenant sur les lieux du crime. Lors de son audition, il a avoué son acte, mais sans fournir de raison concrète. « Je ne sais pas pourquoi je l’ai tué. Je n’avais aucun différend avec lui », a-t-il déclaré à la barre, exprimant une incompréhension totale face à son geste.
Au cours du procès, la question de son état mental a été au centre des débats. La famille de l’accusé, représentée par sa mère et sa sœur, a plaidé l’irresponsabilité de son fils, invoquant des troubles psychiques. La mère a témoigné que son fils souffrait depuis 2019 de troubles mentaux nécessitant un traitement médicamenteux, précisant que sans ses médicaments, M. Diallo devenait « agité et agressif ». Sa sœur a confirmé cette version, soulignant que son frère avait cessé de prendre ses comprimés au moment des faits.
Cependant, cette thèse a été réfutée par l’accusé lui-même, qui a nié souffrir de troubles mentaux. L’expertise médicale ordonnée par la cour a également tranché en faveur de la défense de M. Diallo, concluant qu’il ne présentait aucun signe de maladie psychiatrique au moment du crime.
Le procureur a requis une peine de 10 ans de réclusion criminelle, prenant en compte le caractère apparemment délibéré du meurtre, malgré les arguments relatifs à la santé mentale de l’accusé. Le verdict final sera rendu le 14 avril prochain, et tous les regards restent tournés vers la décision du tribunal, qui devra trancher entre la responsabilité pénale et la souffrance psychologique.
Article écrit par : Sophie Diop
Mis en ligne : 28/03/2025
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