Ouvrons cette revue de presse avec Econews, qui affiche en Une : « Sans l’opposition, les consultations se muent en séances d’« informateur » ». Alors que le professeur Kolongele Eberande, conseiller spécial du président Félix Tshisekedi en matière de sécurité, mène des consultations pour la formation d’un gouvernement d’union nationale face à la crise sécuritaire dans l’est du pays, le processus s’enlise dans les divisions.
Boycottée par l’opposition et réduite à un échange au sein de la majorité présidentielle, cette initiative est également minée par des tensions internes. Econews souligne notamment « la nomination contestée de Kolongele par l’aile dure de l’UDPS et les mises en garde sévères de Vital Kamerhe, président de l’Assemblée nationale, contre les discours incendiaires des alliés du chef de l’État ».
Un risque majeur se profile, prévient le trihebdomadaire : celui d’un échec symbolique où l’unité tant espérée ne serait qu’un mirage, sapé par des rivalités et l’absence de consensus. Pour l’heure, l’opposition, en particulier ses figures les plus influentes, rejette ces consultations, perçues comme un simple dialogue interne à la majorité et dont la légitimité est remise en cause.
Le Forum des As revient sur cette question en titrant : « L’opposition unie contre les consultations ». Le quotidien kinois estime qu’en l’absence de leaders de poids parmi les opposants, cette initiative pourrait se réduire à un simple remaniement ministériel. Pendant ce temps, l’insécurité continue de sévir à l’est du pays, et la méfiance politique s’accentue.
Félix Tshisekedi devra relever un défi de taille : convaincre au-delà de son cercle restreint. L’opposition, quant à elle, affiche un front commun dans son rejet et mise sur la médiation des évêques de la Cenco et de l’ECC pour parvenir à un dialogue plus inclusif.
Une interrogation demeure, conclut le journal : « Tshisekedi parviendra-t-il à rallier suffisamment d’alliés pour imposer son gouvernement d’union nationale, ou devra-t-il céder à la pression et ouvrir la voie à un dialogue plus large ? »
À la Une du bihebdomadaire Ouragan, un autre dossier brûlant : la fin de la médiation angolaise dans le conflit entre Kinshasa et les rebelles du M23. Luanda n’aurait pas apprécié le tête-à-tête entre Félix Tshisekedi et Paul Kagame, tenu à Doha, au Qatar, le 18 mars, alors que des discussions entre Kinshasa et le M23 étaient prévues le même jour.
Estimant que sa médiation a été court-circuitée, l’Angola invoque désormais des « contraintes internes et externes » pour justifier son retrait et annonce concentrer ses efforts sur son mandat à la tête de l’Union africaine.
La situation sécuritaire dans l’est de la République démocratique du Congo reste explosive, rapporte Ouragan. Alors que l’AFC/M23 a proclamé un cessez-le-feu unilatéral le 22 mars, l’armée congolaise dénonce une supercherie.
Dans un communiqué signé par le général-major Sylvain Ekenge, les Forces armées congolaises (FARDC) accusent l’armée rwandaise et les rebelles du M23/AFC de continuer à renforcer leurs positions, tant en effectifs qu’en matériel, tout en menant des attaques contre les militaires congolais.
Le journal évoque un « double jeu », où les discours diplomatiques masquent des actions militaires sur le terrain, mettant en péril toute tentative de désescalade. Jeudi matin, peut-on lire, « les soldats congolais ont frappé l’aérodrome de Kigoma à Walikale centre après l’atterrissage d’un aéronef suspect ». L’opération, menée à l’aide d’un drone et d’un avion de chasse Sukhoï, illustre la montée des tensions dans cette région en proie aux combats.
Article écrit par : Jean Lazare Ndiaye.
Mis en ligne : 29/03/2025
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