Le boycott d’un organe de presse par un parti au pouvoir relance le débat sur les limites de la liberté d’expression et l’équilibre des pouvoirs dans une démocratie. Alioune Tine, fondateur du think tank Afrikajom Center, a réagi vivement à cette pratique dans une publication sur son compte X, reprise par NOTRECONTINENT.
Pour le politologue, une telle démarche, plutôt que d’affaiblir le média visé, lui offrirait au contraire une « publicité involontaire », renforçant son statut de contre-pouvoir. Si la critique d’un contenu journalistique reste légitime, l’appel systématique au boycott marquerait, selon lui, un franchissement de ligne rouge.
« Il est inédit qu’un parti au pouvoir ait recours au boycott », souligne Alioune Tine dans son analyse. Une approche traditionnellement associée, selon lui, aux mouvements d’opposition et aux activistes, mais peu compatible avec la posture d’un gouvernement en place.
Cette prise de position intervient dans un contexte où les relations entre pouvoir et presse font l’objet d’une attention accrue. Les observateurs s’interrogent : une telle stratégie risque-t-elle d’éroder la crédibilité des institutions ou, au contraire, de galvaniser le rôle critique des médias ?
La question reste ouverte, mais pour Alioune Tine, une chose est sûre : en démocratie, le dialogue devrait primer sur l’exclusion.
Article écrit par : Emmanuel Ndour
Mis en ligne : 30/03/2025
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