Invité de l’émission Point de Vue sur la Radiodiffusion Télévision Sénégalaise (RTS), le ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, Dr Abdourahmane Diouf, s’est exprimé sur l’actualité politique, notamment sur la proposition d’interprétation de la loi d’amnistie. Face aux critiques émises par la société civile, qui appelle à des concertations avant toute adoption, le ministre a tenu à clarifier la position du gouvernement.
Interrogé sur la nécessité d’un temps de réflexion supplémentaire, il a rappelé que « les concertations sont toujours une voie à privilégier », tout en soulignant que la protection des droits des victimes demeure une priorité, aussi bien dans la loi initiale adoptée en 2024 que dans la nouvelle interprétation proposée.
Dr Abdourahmane Diouf a assuré que la loi d’interprétation vise à mieux encadrer l’amnistie et à prévenir toute forme d’impunité. « La loi d’interprétation permettra de s’assurer qu’il n’y aura ni impunité, ni annulation, ni abrogation. Contrairement à l’ancienne loi, certaines personnes qui ne devaient pas être jugées sous l’ancienne majorité pourront désormais l’être », a-t-il expliqué.
Le ministre a également réfuté les inquiétudes selon lesquelles cette loi viserait spécifiquement les forces de défense et de sécurité. « On tente de nous faire croire que cette loi va extirper les forces de défense et de sécurité pour les juger, comme si elles étaient responsables de tous les événements. Cette généralisation est abusive. Chaque individu engage sa responsabilité de manière individuelle, sans préjugés favorables ou défavorables envers aucune catégorie sociale », a-t-il insisté.
Selon Abdourahmane Diouf, la principale différence entre l’ancienne loi d’amnistie et la nouvelle proposition d’interprétation réside dans le traitement des crimes graves. « Sous l’ancienne loi, un individu pouvait commettre un crime sans être inquiété. Avec la loi d’interprétation, le ciblage ne se fait ni sur des bases politiques ni professionnelles, mais sur la gravité du crime. Plus un crime est grave, plus il a des chances d’être exclu du champ de l’amnistie », a-t-il précisé.
Enfin, le ministre s’est dit favorable à de nouvelles concertations si cela peut contribuer à apaiser le climat politique et social. « Si un consensus est nécessaire, nous devons y aller. Le Sénégal a besoin de paix et de sérénité pour avancer et répondre aux attentes des citoyens », a-t-il conclu.
Article écrit par : Emmanuel Ndour
Mis en ligne : 30/03/2025
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