Le quotidien El País, basé à Madrid, souligne que le terme « Big One » désigne habituellement un tremblement de terre majeur attendu en Californie. Mais il s’agit aussi du nom donné par Donald Trump à la nouvelle vague de taxes à l’importation qu’il prévoit d’instaurer dès mercredi.
Et en effet, soupire le journal espagnol, « la plus grande salve de la guerre commerciale déclenchée par le président américain contre le monde entier s’annonce comme un séisme d’une ampleur inconnue pour l’économie mondiale, aux conséquences imprévisibles ». L’ensemble des partenaires commerciaux des États-Unis, de l’Union européenne au Mexique, en passant par le Canada, la Chine, le Japon, l’Inde et la Corée du Sud, retient son souffle à l’approche de cette échéance.
Le quotidien met en garde : « Ce nouveau scénario, marqué par des représailles quasi certaines des pays touchés, risque d’entraver la croissance économique, d’alimenter l’inflation et d’exacerber les tensions géopolitiques ».
De son côté, The Wall Street Journal révèle que « l’équipe Trump envisage d’augmenter encore davantage les droits de douane ». Le président américain aurait récemment encouragé ses conseillers à adopter une approche plus agressive, leur demandant d’élaborer des plans ciblant un plus grand nombre de pays avec des taxes plus élevées.
Hier soir, Donald Trump a durci son discours, affirmant qu’il imposerait des droits de douane sur « essentiellement tous » les partenaires commerciaux des États-Unis. Si les modalités exactes restent floues, le journal américain précise que des conseillers ont envisagé des taxes mondiales pouvant atteindre 20 %, touchant ainsi la quasi-totalité des partenaires économiques du pays.
Depuis près de trois mois, Donald Trump bouleverse non seulement l’économie mondiale, mais aussi la politique intérieure américaine. Pourtant, l’opposition démocrate peine à se faire entendre.
Pour The New York Times, il est urgent que « les démocrates dénoncent avec vigueur le comportement autoritaire de Donald Trump : ses pressions sur les chefs militaires, les juges, les cabinets d’avocats, les universités et les médias ; son mépris pour le Congrès ; ses tentatives de museler la parole publique ; ou encore sa tolérance excessive envers des secrétaires d’État incompétents ».
Le journal new-yorkais estime que le silence démocrate ne ferait qu’encourager la passivité d’autres secteurs de la société. Pour regagner la confiance des électeurs, les démocrates devraient prendre trois mesures :
Admettre les erreurs de gestion concernant l’âge et l’état de santé de Joe Biden, alors que la majorité des Américains doutaient de sa capacité à briguer un second mandat.
Revoir certaines positions sur des sujets sensibles, comme la décriminalisation de la frontière ou la prise en charge par l’État des chirurgies de transition de genre.
Élaborer de nouvelles idées et projets. « Être dans l’opposition offre l’opportunité de repenser ses propositions et de voir lesquelles résonnent auprès du public », souligne le journal.
À Paris, Le Figaro parle de « grande déprime des démocrates ». Le journal constate l’engouement croissant pour la tournée conjointe de Bernie Sanders, 83 ans, et Alexandria Ocasio-Cortez, 35 ans, incarnant à eux deux le passé et l’avenir du parti.
« Leur popularité reflète le profond désarroi des électeurs démocrates, analyse Le Figaro. Beaucoup expriment leur frustration face au silence de leurs dirigeants alors que Donald Trump s’affranchit des normes et des règles en toute impunité. (…) Au sentiment d’impuissance s’ajoutent des doutes sur une génération de responsables politiques qui a conduit le parti à la défaite ».
Face à cette situation, de jeunes élus plaident pour un recentrage sur les préoccupations des électeurs, notamment dans les zones rurales, largement acquises aux Républicains.
Preuve de cette dynamique, les Town Halls ces réunions publiques où les élus répondent aux questions des citoyens se multiplient. Le Figaro cite l’exemple de Jason Crow, représentant démocrate du Colorado et ancien militaire, qui attire une large audience. Issu d’un milieu modeste, il estime que son parti doit s’adresser « à ceux qui se douchent après leur travail, et pas seulement à ceux qui se douchent avant d’aller travailler ».
Le Parti démocrate, en quête de renouveau, devra donc s’adapter rapidement s’il veut espérer contrecarrer la dynamique impulsée par Donald Trump.
Article écrit par : Jean Lazare Ndiaye.
Mis en ligne : 31/03/2025
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