À Paris, une affaire judiciaire aux répercussions politiques majeures vient d’ébranler le paysage français. Comme le souligne « Le Monde », c’est une déflagration qui trouve son origine en 2004, lorsque Jean-Marie Le Pen a initié un système controversé. Près de deux décennies plus tard, la justice a tranché, plongeant Marine Le Pen dans une tempête judiciaire et compromettant ses ambitions présidentielles. En exploitant de manière abusive les fonds européens pour assurer la survie financière du Front national et favoriser certains proches, elle a provoqué sa propre chute.
Le quotidien « La Croix » insiste sur la portée sismique de cette condamnation pour le Rassemblement national et l’ensemble de la vie politique. Toutefois, le journal rappelle que cette décision judiciaire n’est pas motivée par des considérations partisanes, mais repose sur des textes de loi adoptés il y a plusieurs années. Si l’ampleur du verdict suscite des remous, il s’agit avant tout d’une application stricte du droit.
Du côté de « Libération », on parle d’un « coup de tonnerre ». Marine Le Pen pourrait bien voir ses espoirs pour 2027 s’envoler. Mais faut-il pour autant parler de scandale politique ? Non, estime le journal, qui rejette l’idée d’une interférence de la justice dans le jeu démocratique. Trois juges ont statufié en toute indépendance, appliquant la loi et respectant le cadre juridique en vigueur.
« Le Figaro » analyse cette affaire sous un prisme plus clivant, constatant une France coupée en deux. D’un côté, ceux qui invoquent la nécessité d’une justice impartiale pour garantir la transparence politique, quitte à restreindre certaines libertés. De l’autre, les défenseurs de la souveraineté populaire, convaincus qu’une élite confisque le pouvoir et prive les électeurs de leur liberté de choix. Cette tension grandissante alimente un sentiment d’humiliation au sein d’une partie de la population, prévient le journal, et pourrait bien nourrir une insurrection civique.
Au-delà des frontières, la presse internationale ne reste pas silencieuse. « Le Times » de Londres met en garde contre les risques de tensions accrues si Marine Le Pen était écartée de la course présidentielle. « The Guardian », en revanche, salue le courage de la justice française, estimant que l’état de droit a prévalu sans distinction de statut.
Pour « Le Temps » à Genève, l’affaire révèle un climat de méfiance grandissant envers la justice, exploité par certains responsables politiques pour délégitimer les institutions. Un schéma qui rappelle, selon le quotidien suisse, la stratégie de Donald Trump aux États-Unis, consistant à attaquer les juges et remettre en cause les décisions de justice pour mobiliser sa base électorale.
Dans « The Washington Post », la comparaison avec l’ancien président américain est encore plus marquée. Marine Le Pen et ses partisans crient à la persécution judiciaire, comme l’a fait Trump. Mais, tout comme lui, elle reste une figure incontournable dont l’influence politique ne doit pas être sous-estimée.
Article écrit par : Jean Lazare Ndiaye.
Mis en ligne : 01/04/2025
—
La plateforme NOTRECONTINENT.COM permet à tous de diffuser gratuitement et librement les informations et opinions provenant des citoyens. Les particuliers, associations, ONG ou professionnels peuvent créer un compte et publier leurs articles Cliquez-ici.
