La récente déclaration de Laurent Gbagbo sur sa radiation de la liste électorale provisoire témoigne d’une posture stratégique et d’une vision politique affûtée. Loin de se focaliser sur son exclusion administrative, l’ancien président ivoirien déplace le débat vers un enjeu plus grand : la conquête du pouvoir.
Pour lui, le véritable combat ne réside pas dans une bataille juridique visant à réintégrer son nom sur la liste, mais bien dans l’engagement politique nécessaire pour gagner l’élection présidentielle.
Cette approche souligne une réalité souvent occultée dans les processus électoraux africains : l’administration électorale est une étape, mais c’est le Conseil constitutionnel qui valide réellement les candidatures. Gbagbo rappelle ainsi que la présence ou l’absence d’un nom sur une liste provisoire ne détermine pas l’issue finale d’une élection. C’est une manière habile de relativiser l’importance de sa radiation, tout en recentrant l’attention sur la nécessité d’un travail de terrain.
Cependant, au-delà du discours, cette situation soulève des questions essentielles sur l’état du système électoral ivoirien. La radiation d’un ancien chef d’État, qui demeure une figure incontournable du paysage politique, ne peut être perçue comme un simple acte administratif. Elle reflète les tensions persistantes et les jeux de pouvoir qui marquent la scène politique en Côte d’Ivoire. L’absence d’une transparence totale dans le processus électoral risque d’alimenter des frustrations et de renforcer les divisions.
En affirmant que « le vrai combat, c’est d’être candidat et de gagner les élections », Gbagbo envoie un message clair à ses partisans : l’heure n’est pas aux lamentations, mais à l’action. Cette déclaration vise à mobiliser ses soutiens autour d’un objectif plus large, au-delà des polémiques institutionnelles. Il s’agit d’un appel à la mobilisation populaire, qui a toujours été l’un des piliers de sa stratégie politique.
Finalement, cette prise de position révèle une double réalité : d’un côté, un homme politique aguerri qui sait contourner les obstacles institutionnels pour maintenir son influence ; de l’autre, un système électoral qui continue de susciter des interrogations quant à son impartialité. L’élection présidentielle ivoirienne à venir s’annonce donc comme une bataille où les enjeux dépassent la simple question d’une inscription sur une liste électorale.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Serge Dia.
Mis en ligne : 02/04/2025
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