Un simple appel téléphonique aura-t-il suffi à tourner la page des tensions entre la France et l’Algérie ? Ce lundi, Emmanuel Macron a pris contact avec Abdelmadjid Tebboune. Un échange cordial et constructif, selon le quotidien El Moudjahid :
« Le président français a adressé ses vœux au peuple algérien à l’occasion de l’Aïd El-Fitr et les deux chefs d’État ont convenu de relancer immédiatement la coopération sécuritaire et de poursuivre les travaux de la commission mixte des historiens. »
Un dégel attendu depuis des mois, après une période marquée par des différends diplomatiques et des désaccords sur plusieurs dossiers majeurs. « La crise entre Alger et Paris est-elle enfin résolue ? » s’interroge Algérie 360. En tout cas, les gestes forts se multiplient : relance de la coopération migratoire, reprise des échanges judiciaires avec une visite imminente du ministre français de la Justice, Gérald Darmanin, et un déplacement du ministre des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, prévu dès dimanche.
Par ailleurs, Emmanuel Macron a profité de cet entretien pour évoquer le sort de l’écrivain Boualem Sansal, condamné à cinq ans de prison ferme. Il a appelé son homologue algérien à un geste de clémence, invoquant l’âge et l’état de santé de l’auteur.
Qu’en est-il du dossier du Sahara Occidental ? Un sujet hautement sensible qui avait mis le feu aux poudres entre Paris et Alger en juillet dernier, suite à la reconnaissance par Macron de la souveraineté marocaine sur ce territoire. Le site TSA note que cette question n’a pas été mentionnée explicitement dans le communiqué officiel. Une absence qui ne manque pas d’interroger : « L’Élysée parle d’attachement à la légalité internationale. Est-ce le signe d’un infléchissement de la position française sur le dossier sahraoui ? », se demande Algérie Patriotique.
De son côté, Le Monde Afrique reste sceptique : « Il est peu probable que Paris revienne sur sa reconnaissance de la marocanité du Sahara, réaffirmée lors de la visite d’État de Macron à Rabat en octobre dernier. » La référence à la « légalité internationale » semble davantage une formule diplomatique qu’un revirement de position.
Enfin, l’appel entre les deux présidents pourrait ouvrir la voie à une libération prochaine de Boualem Sansal. Le Monde Afrique souligne que des rumeurs persistantes font état d’une grâce présidentielle imminente, un geste qui viendrait couronner ce rapprochement entre Paris et Alger. Un dénouement que certains jugeraient opportun, mais qui, pour d’autres, ne saurait masquer les profondes divergences qui subsistent entre les deux nations.
Article écrit par : Jean Lazare Ndiaye.
Mis en ligne : 02/04/2025
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