La séance plénière de l’Assemblée nationale, consacrée ce mercredi à l’examen du projet de loi d’interprétation de la loi d’amnistie de mars 2024, occupe la une de la presse quotidienne.
« C’est ce matin que l’Assemblée nationale va examiner la proposition de loi portant interprétation de la loi d’amnistie », rapporte Walfquotidien, qui souligne que, avant la plénière prévue à cet effet, « vingt organisations de la société civile se sont mobilisées pour appeler à un ‘dialogue constructif’ entre les différentes parties avant l’examen du texte ».
Adoptée en mars 2024 à l’initiative de Macky Sall, cette loi d’amnistie controversée annule les poursuites pour tous les crimes et délits commis entre février 2021 et février 2024, en lien avec les manifestations de l’opposition.
Les actuels dirigeants, alors dans l’opposition, avaient promis de l’abroger avant d’opter pour son interprétation, une posture qui divise tant l’opinion publique que les acteurs politiques.
Sud Quotidien observe que « de l’abrogation totale de la loi d’amnistie à la proposition de loi interprétative, le parti au pouvoir, Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (PASTEF-LES PATRIOTES), s’attire des foudres depuis l’annonce de la proposition de loi du député Amadou Ba ». Le journal souligne que ce texte risque d’être classé « dans la catégorie des lois polémiques, à l’instar de celles portant les noms des députés Niadiar Sène, Ezzan, Sada Ndiaye et Moussa Sy sous des législatures précédentes ».
L’As revient sur la controverse suscitée par cette proposition, rebaptisée « loi Amadou Ba », et fait état d’appels à manifester devant les grilles de l’Assemblée nationale pour exiger son retrait. Toutefois, le journal souligne que, malgré « cette ambiance électrique perceptible, le Parlement, largement dominé par le bord politique de l’auteur de la proposition, devrait adopter la loi comme lettre à la poste ».
« Avec sa majorité mécanique, PASTEF, qui parraine cette proposition, devrait passer sans souci », renchérit Le Quotidien. Cependant, ce journal s’interroge sur un éventuel rebondissement de dernière minute, en raison des pressions exercées par la société civile, l’opposition et les manifestants.
Dans tous les cas, Les Echos note que « cette loi d’interprétation ne garantit pas toutes les conditions pour que justice soit faite, car elle semble soustraire les émeutiers de leurs responsabilités et cibler les Forces de défense et de sécurité ».
De son côté, Tribune formule cette critique de manière plus tranchante : « PASTEF sauve les politiciens, gendarmes et policiers ‘sacrifiés’ ». Le journal annonce par ailleurs que l’opposition, par la voix de la députée Anta Babacar Ngom, envisage de saisir le Conseil constitutionnel.
Cette information est confirmée par Les Echos, qui titre : « L’opposition prépare un recours, possible jonction en vue ». Selon le quotidien, en plus du groupe parlementaire de l’opposition Takku Wallu, qui dispose du nombre requis de députés, des parlementaires non-inscrits « s’organisent aussi pour un recours, mais ils ont un problème de nombre ».
Walfquotidien prévoit un « bras de fer juridique » en cas d’adoption de cette loi, l’opposition ayant annoncé son intention d’user de « tous les recours constitutionnels disponibles » pour « dénoncer une atteinte manifeste aux droits fondamentaux de sécurité juridique, d’égalité devant la loi et du respect de l’intention originelle du législateur ».
Enfin, Enquête observe que la proposition de loi interprétative de la loi d’amnistie, « censée réconcilier, est désormais source de tension ». Le journal compare cette situation au « reniement de Macky Sall sur la réduction de son mandat en 2016 » et estime que « le refus de PASTEF d’abroger totalement la loi d’amnistie, comme ses leaders l’avaient promis, risque de l’éloigner de certains de ses soutiens indéfectibles ».
Article écrit par : Maimouna Ngaido
Mis en ligne : 02/04/2025
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