Depuis trois mois, l’attention médiatique internationale est polarisée par les déclarations de Donald Trump. Pourtant, un autre acteur politique a réussi à captiver le public : le sénateur démocrate Cory Booker. Avec un discours marathon de 25 heures et 5 minutes devant le Sénat, il a posé un acte fort contre l’administration Trump.
D’après le Washington Post, « de 19 heures lundi jusqu’à 20 heures le lendemain, le sénateur du New Jersey a dénoncé sans relâche les abus de pouvoir, les erreurs politiques et les décisions controversées du président américain ». Il s’agit là du plus long discours jamais prononcé au Sénat des États-Unis, un acte certes symbolique, mais qui résonne avec force au sein de l’opposition démocrate.
Premier Afro-Américain à représenter le New Jersey au Sénat, Cory Booker avait une motivation supplémentaire pour relever ce défi. Comme le rappelle le New York Times, il était « depuis longtemps troublé par le fait que Strom Thurmond, ségrégationniste notoire, détenait jusqu’alors le record de la plus longue prise de parole au Sénat avec un discours de 24 heures et 18 minutes en 1957, opposé aux droits civiques ».
Le marathon oratoire de Booker a suscité un engouement exceptionnel. « Alors que les heures s’écoulaient, des dizaines de milliers d’Américains suivaient en direct son allocution, curieux de voir jusqu’où il tiendrait », rapporte le New York Times. « Il gesticulait, sa voix se faisait rauque, mais il ne faiblissait pas. »
Ce coup d’éclat pourrait bien résonner au-delà de l’épisode actuel. « Si Cory Booker envisage une candidature à la présidentielle de 2028, nous ne serions pas surpris », avance le Washington Post. « Ce discours pourrait être un véritable tremplin politique ».
Dans le camp démocrate, les grandes figures de l’opposition, comme Bernie Sanders et Alexandria Ocasio-Cortez, mobilisent déjà leurs soutiens avec des rassemblements sur le thème « combattre l’oligarchie ». « Pourquoi ne pas imaginer une tournée nationale contre le fascisme, portée par un leader charismatique comme Booker ? » s’interroge le journal.
Le Boston Globe s’interroge également : « Cory Booker peut-il devenir la figure de proue de la résistance anti-Trump ? ». Son positionnement pourrait plaire à un électorat démocrate en mal de renouveau. « Les militants sont frustrés par le manque de combativité de leur parti face aux républicains. Ce discours pourrait cristalliser un leadership en quête d’affirmation », analyse Time Magazine.
Malgré cette initiative démocrate, Donald Trump continue d’occuper le devant de la scène. Le Wall Street Journal souligne que « ce mercredi, l’attention se tourne vers les annonces tarifaires du président, qui présente ce 2 avril comme le ‘jour de la libération’ de la politique commerciale américaine ».
El Pais parle d’une « déclaration de guerre commerciale » tandis que Le Figaro s’interroge : « Trump va-t-il imposer une taxe universelle de 20 % sur les importations ou opter pour des mesures ciblées ? ».
Dans un paysage politique polarisé, Cory Booker tente d’incarner une alternative. Reste à voir si son audace suffira à changer la donne face à un Donald Trump toujours imprévisible et stratège.
Article écrit par : Jean Lazare Ndiaye.
Mis en ligne : 02/04/2025
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