L’information fait la Une des journaux du monde entier. « Trump annonce des droits de douane de 10 % sur toutes les importations et des taxes supplémentaires pour une soixantaine de pays », résume The Washington Post.
« Il frappe la Chine avec des droits de douane de 34 % », s’exclame The Wall Street Journal, « mais nos amis japonais paieront presque autant avec 24 %. L’Union européenne est touchée à hauteur de 20 % et l’Inde à 24 %. »
Mais comment l’administration Trump a-t-elle déterminé ces chiffres ? The New York Times apporte une réponse : « Le nouveau droit de douane de chaque pays semble avoir été calculé en divisant le déficit commercial des États-Unis avec ce pays par les exportations de ce dernier vers le marché américain. Puis, parce que Donald Trump a affirmé être “généreux”, le montant final a été réduit de moitié. »
« Une équation sans fondement économique », relève Le Monde à Paris. « La guerre commerciale mondiale est lancée sur des bases dépourvues de toute rigueur scientifique. »
L’ampleur de ces décisions suscite la stupéfaction. Le Monde souligne un exemple frappant : « Donald Trump a cité le Cambodge, l’un des pays les plus pauvres du monde, dont l’économie est six cents fois plus faible que celle des États-Unis. “Oh, regardez le Cambodge”, a-t-il lancé. “97 % [de droits supposés]. On va le ramener à 49 %. Ils se sont enrichis grâce aux États-Unis.” Une déclaration qui a déclenché des ricanements dans l’assistance. »
Autre aberration pointée par Libération : « En menant cette guerre commerciale, Washington pénalise des pays comme Israël, qui n’imposent pourtant aucune barrière douanière aux États-Unis, ou encore le Guatemala, qui affiche un déficit commercial avec l’Amérique. Aucun État, aucun territoire n’échappe à l’ire de Donald Trump. Même la Birmanie, récemment frappée par un séisme dévastateur, se voit imposer 44 % de droits de douane. »
La stupéfaction est générale. À Paris, Le Figaro s’indigne : « Non content de malmener et d’insulter ses alliés historiques, Donald Trump leur impose une guerre commerciale brutale. Personne, en dehors de quelques conseillers, n’en perçoit l’intérêt : toute l’histoire économique démontre que le protectionnisme, loin d’assurer la prospérité, engendre des catastrophes en série, pour l’agresseur comme pour la victime. Si la fermeture des frontières garantissait le bonheur, la Corée du Nord serait un paradis », ironise le journal.
À Berlin, Die Welt s’inquiète : « Les années 1930 sont de retour. À l’époque, le président américain Herbert Hoover avait relevé les droits de douane sur de nombreux produits, déclenchant une guerre commerciale et aggravant la Grande Dépression. »
Quel impact cette décision aura-t-elle aux États-Unis et dans le reste du monde ?
Le Devoir, à Québec, s’interroge : « Inflation galopante ? Récession ? Hausse des prix pour les consommateurs ? Les économistes redoutent de lourdes incertitudes qui compliquent encore davantage les relations commerciales avec Washington. »
À Genève, Le Temps est catégorique : « Une ère de protectionnisme s’ouvre, et elle fera du mal à tous. Les prix augmenteront, les consommateurs en paieront le prix. Si ces mesures restent en vigueur, elles entraîneront inévitablement un ralentissement économique. »
Enfin, The Wall Street Journal met en garde : « Si les pays concernés tentent de négocier avec Washington pour réduire ces taxes, les dommages pourraient être limités. Mais si la riposte est généralisée, le commerce mondial pourrait s’effondrer, entraînant une récession mondiale. »
Et de conclure : « Le message de Trump est limpide : la mondialisation est terminée. »
Article écrit par : Jean Lazare Ndiaye.
Mis en ligne : 03/04/2025
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