L’armée israélienne a lancé une nouvelle offensive terrestre vendredi à Gaza-Ville, intensifiant ses actions militaires dans la bande de Gaza et causant la mort d’au moins 30 personnes, selon la Défense civile palestinienne.
Le Hamas a averti que ces opérations créaient une situation « extrêmement dangereuse » pour les otages retenus dans le territoire. Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a déclaré que la pression militaire contre le mouvement islamiste palestinien se renforçait, dans le but de forcer la libération des otages israéliens toujours captifs à Gaza.
Parallèlement, Israël a multiplié ses frappes en Syrie et au Liban, tuant deux membres de la branche armée du Hamas lors d’un raid aérien à Saïda, dans le sud du Liban.
Ces dernières heures, les forces israéliennes ont commencé des opérations terrestres à Choujaïya, un quartier de Gaza-Ville, « afin d’étendre la zone de sécurité », en référence à la zone tampon établie par Israël le long de la frontière entre Gaza, Israël et l’Égypte. L’armée a affirmé avoir éliminé plusieurs « terroristes » et démantelé des infrastructures du Hamas, tout en permettant l’évacuation de civils de la zone de combat.
À Choujaïya, Elena Helles témoigne à l’AFP qu’elle ne peut sortir de sa maison, tout comme de nombreux habitants. « Nous sommes coincés avec ma famille chez ma sœur. L’armée d’occupation est très proche de nous. Les obus et les missiles tombent sur les maisons et les tentes (de déplacés). La mort nous menace de toutes parts », rapporte-t-elle.
Depuis l’aube, la Défense civile palestinienne a confirmé la mort d’au moins 30 Palestiniens dans les opérations israéliennes. Une source hospitalière a indiqué que 25 personnes avaient trouvé la mort à la suite d’une frappe israélienne sur une maison de Khan Younès. Ahmad al-Aqqad, un proche des victimes, a précisé que la maison avait été bombardée sans avertissement, tuant principalement des femmes et des enfants.
Les Brigades Ezzedine al-Qassam, branche armée du Hamas, ont indiqué que « la moitié » des otages vivants se trouvaient dans des zones qu’Israël a récemment demandé d’évacuer.
Raghda al-Sharafa, témoin d’une frappe israélienne contre une école abritant des déplacés, a exprimé son désarroi : « C’était comme le Jour du Jugement dernier : ils ont bombardé avec des missiles, tout est devenu sombre… tout a disparu. Nos enfants ont disparu. » Elle a lancé un appel désespéré : « Arrêtez, ça suffit ! »
La situation humanitaire à Gaza se détériore. Près de 2,4 millions de Gazaouis ont été déplacés par les combats, vivant dans des conditions extrêmement difficiles, alors qu’Israël bloque l’entrée de l’aide humanitaire. Après deux mois de trêve et plusieurs semaines de négociations infructueuses pour prolonger la trêve, Israël a repris ses frappes aériennes et ses opérations terrestres dans la région le 18 mars.
Le conflit, déclenché par l’attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre 2023, a causé au moins 1 218 morts du côté israélien, en grande majorité des civils. De son côté, l’armée israélienne a affirmé que 58 otages israéliens sont toujours retenus à Gaza, dont 34 seraient déjà morts.
L’offensive israélienne en représailles a fait au moins 50 609 morts du côté palestinien, selon le ministère de la Santé du Hamas, une estimation jugée fiable par l’ONU.
Israël a aussi intensifié ses frappes en Syrie et au Liban. À Saïda, au Liban, une frappe aérienne a tué Hassan Farhat, un commandant du Hamas, et sa famille. Le Premier ministre libanais a dénoncé une « agression flagrante contre la souveraineté libanaise », tandis qu’Israël a également mené des frappes en Syrie, ciblant des bases militaires et un aéroport.
Article écrit par : Pathé Ndiaye.
Mis en ligne : 05/04/2025
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