L’ancien député et président du mouvement AGIR, Thierno Bocoum, a livré une analyse sévère de l’intervention médiatique du Président Bassirou Diomaye Faye, survenue vendredi dernier. À travers un texte publié sur ses réseaux, il dénonce une tentative de diluer les responsabilités présidentielles tout en conservant les privilèges associés.
Dans un contexte sensible, marqué par les débats autour du franc CFA, des fonds politiques et du rôle du président dans la magistrature, Bocoum met en garde contre les dangers d’un bicéphalisme au sommet de l’État, qui pourrait perturber l’équilibre des pouvoirs et la cohérence de la gouvernance.
Pour Bocoum, Diomaye Faye incarne un président « courtois et soigné », mais qui se montre distant face aux exigences du pouvoir. Il décrit un chef d’État qui « souhaite partager le pouvoir, mais jamais le palais », optant pour une gouvernance lisse, sans tension ni véritable confrontation.
Il s’inquiète d’une stratégie présidentielle visant à se protéger derrière des concessions et délégations, créant ainsi un « magistère d’or » où les responsabilités sont esquivées plutôt qu’assumées. Cette approche se manifeste, selon lui, par une insistance constante sur la nécessité d’un « Premier ministre super fort », une préoccupation jugée déconnectée des préoccupations du peuple.
Thierno Bocoum rappelle que la Constitution sénégalaise, à travers l’article 50, permet déjà au président de déléguer certains pouvoirs sans altérer le régime politique. Il avertit contre une délégation excessive, qui risquerait de conduire à un changement de régime de facto et à des conflits d’autorité. Il appelle ainsi Bassirou Diomaye Faye à assumer pleinement son rôle de Président de la République, seul responsable devant le peuple, et à éviter toute dérive institutionnelle susceptible de fragiliser la stabilité du pays.
Article écrit par : Soda Marème
Mis en ligne : 05/04/2025
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