Le président américain, Donald Trump, a décidé, vendredi, de prolonger le délai accordé à la maison mère chinoise de TikTok pour céder ses activités aux États-Unis. Ce délai, initialement fixé à mars, a été repoussé au 19 juin, car certaines « questions clés » demeurent en suspens, selon ByteDance.
Ce report intervient après un premier délai, accordé en janvier, lors duquel Donald Trump avait déjà repoussé de 75 jours l’entrée en vigueur d’une loi votée par le Congrès en 2024. Cette loi impose à ByteDance de céder le contrôle de TikTok sous peine d’interdiction aux États-Unis. L’objectif était d’éviter que les autorités chinoises aient accès aux données personnelles des utilisateurs américains ou puissent influencer l’opinion publique via l’algorithme de TikTok.
La date limite est donc désormais fixée au 19 juin. La vente de la filiale américaine de TikTok nécessite l’approbation de ByteDance ainsi que celle des autorités chinoises, qui n’ont pas encore validé l’idée d’une vente.
ByteDance a expliqué que des « questions clés » doivent encore être résolues, tout en précisant que toute transaction devrait respecter la législation chinoise.
Ce message contraste avec les assurances de Donald Trump et de son vice-président, JD Vance, qui avaient affirmé que l’accord serait conclu avant le 5 avril. « Nous espérons poursuivre nos négociations avec la Chine de manière constructive », a écrit Donald Trump sur son réseau social Truth Social, rappelant que les droits de douane réciproques imposés entre les deux pays sont une source de tensions.
Le 10 avril, la Chine mettra en place une taxe de 34 % sur les produits américains importés, en réponse aux droits de douane américains. Donald Trump a réitéré son souhait de ne pas voir TikTok disparaître, soulignant qu’il s’était engagé à protéger la plateforme avec ses 170 millions d’utilisateurs américains.
Selon les médias américains, des négociations sont en cours, avec la possibilité de séparer TikTok de ByteDance. Les actionnaires de ByteDance recevraient des actions de cette nouvelle entité, proportionnellement à leur participation dans ByteDance.
TikTok a précisé qu’environ 60 % de son capital est détenu par des investisseurs non chinois, ce qui permettrait à la plateforme de se détacher du contrôle majoritaire de l’entreprise chinoise, une condition demandée par le Congrès.
Si ce scénario se concrétisait, il pourrait écarter des propositions de rachat telles que celles du « Project Liberty » de Frank McCourt, propriétaire de l’Olympique de Marseille, ou de l’influenceur MrBeast. Amazon et Walmart ont également montré leur intérêt, eux qui avaient proposé une offre conjointe avec Microsoft en 2020 pour racheter TikTok.
Des acteurs comme Oracle, qui gère déjà les serveurs de TikTok aux États-Unis, ou Blackstone, pourraient aussi prendre une participation minoritaire. Mais au-delà de l’enjeu financier, la question centrale reste le contrôle de l’algorithme de TikTok, une fonctionnalité clé qui a largement contribué à la popularité de l’application. C’est ce contrôle que le Congrès américain cherche à remettre en question. Le New York Times a suggéré que la nouvelle entité pourrait obtenir une licence auprès de ByteDance pour exploiter cet algorithme.
Article écrit par : Pathé Ndiaye.
Mis en ligne : 05/04/2025
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