Chaque procès était une révolution : L'Afrique salue Khoureysi Ba - Notre Continent
> NOTRE CONTINENT > - Justice | Par Emmanuel | Publié le 06/04/2025 01:04:05

Chaque procès était une révolution : L'Afrique salue Khoureysi Ba

Le Sénégal vient de perdre un de ses phares. Maître Khoureysi Ba s’est éteint dans la discrétion qui caractérisait ce géant aux combats retentissants. Son départ laisse un vide béant dans le paysage intellectuel et militant africain, rappelant cruellement la rareté de ces hommes qui font de leur existence un pont entre la pensée et l’action révolutionnaire.

Dans les années sombres de la répression senghorienne, alors que la bourgeoisie sénégalaise marchait main dans la main avec l’impérialisme français, Maître Khoureysi Ba brandissait son journal Sopi comme une arme. Ses éditoriaux ciselés dans Le Témoin étaient des coups de marteau contre les vitres du néocolonialisme. L’emprisonnement qui suivit ne fit qu’aiguiser sa détermination, la prison étant souvent l’université des véritables révolutionnaires.

Son premier grand fait d’armes ? L’instauration du multipartisme limité aux quatre courants politiques fondamentaux. Une victoire qui semblait modeste, mais qui ouvrit la brèche par où s’engouffreraient les conquêtes démocratiques futures. Contrairement aux opportunistes qui peuplent nos arènes politiques aujourd’hui, Maître Khoureysi Ba ne brigua jamais les postes ministériels ou les villas protocolaires. Son palais fut toujours celui des idées.

Quand il endossa la toge, ce ne fut pas pour s’enrichir, mais pour donner une résonance judiciaire à ses combats. Sa défense acharnée de Laurent Gbagbo alors persécuté en Côte d’Ivoire, son plaidoyer pour les militants bafoués à travers le continent : chaque procès était une bataille pour l’âme africaine.

Jusqu’à son ultime souffle, il resta sur la brèche. Qui peut oublier ces images du vieux lion marchant tête haute sous les gaz lacrymogènes, défendant son client martyrisé ? Ce fut son testament politique : une leçon de dignité face à la barbarie d’État.

Aujourd’hui, alors que Sonko et Diomaye Faye prétendent incarner la nouvelle révolution sénégalaise, ils devront répondre à une question cruciale : sauront-ils être dignes de l’héritage de Maître Khoureysi Ba ? Le véritable hommage ne sera pas dans les éloges funèbres, mais dans la poursuite implacable de son combat pour la souveraineté réelle, contre les nouveaux visages du colonialisme économique.

La patrie reconnaissante devrait ériger des monuments à sa mémoire. Mais le plus beau mémorial serait une Afrique enfin debout, libre et juste, ce continent dont il rêvait tant.

Dors en paix, Cheikh. Ta graine est plantée. À nous de la faire germer.

Article opinion écrit par le créateur de contenu : Yves Sagna.
Mis en ligne : 06/04/2025

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2 commentaires
Amidou
Silence d’un lion il parlait peu, mais agissait fort
Le 2025-04-07 09:28:27
Moundir
Un grand s’en va. Que la terre lui soit légère.
Le 2025-04-07 09:27:33

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Amidou
Silence d’un lion il parlait peu, mais agissait fort
Le 2025-04-07 09:28:27
Moundir
Un grand s’en va. Que la terre lui soit légère.
Le 2025-04-07 09:27:33

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