La junte intensifie ses offensives : Séisme meurtrier en Birmanie - Notre Continent
> NOTRE CONTINENT > - International | Par Emmanuel | Publié le 06/04/2025 09:04:20

La junte intensifie ses offensives : Séisme meurtrier en Birmanie

Alors que la Birmanie panse difficilement les plaies laissées par le puissant séisme du 28 mars, la junte militaire poursuit sans relâche sa campagne militaire contre les groupes rebelles et les civils. Une situation dramatique qui suscite l’indignation de la communauté internationale, et en premier lieu des Nations Unies.

Selon un nouveau bilan diffusé ce samedi 5 avril par les médias d’État, le tremblement de terre a causé la mort de 3 354 personnes, fait 4 508 blessés, et 220 individus sont toujours portés disparus. Le séisme, d’une ampleur inédite, a également affecté plus de trois millions de personnes, d’après les estimations de l’ONU. Dans ce climat de désolation, les opérations humanitaires sont paralysées par les combats, les restrictions imposées par la junte et l’insécurité sur le terrain.

Mais loin de suspendre ses opérations militaires, le régime en place a mené au moins 61 attaques depuis le jour du drame. Certaines ont été lancées à peine quelques heures après la secousse. Parmi ces offensives, des frappes aériennes, mais aussi une méthode de plus en plus utilisée par la junte : des attaques menées à l’aide de parapentes motorisés.

« Ce sont en fait des soldats, équipés de parapentes avec de grands ventilateurs qui servent de moteur. Ils survolent leurs cibles en silence et larguent des bombes à la main. Le plus inquiétant, c’est qu’ils ne font aucun bruit. Les civils n’ont aucun moyen de se mettre à l’abri », alerte James Rodehaver, du Haut-Commissariat aux droits de l’homme.

Ces opérations visent, selon plusieurs sources, des zones civiles dans le but assumé de terroriser la population et de forcer les habitants à fuir. Même le cessez-le-feu annoncé récemment entre la junte et certains groupes rebelles n’a pas mis fin à l’escalade : 16 attaques ont été recensées depuis cette déclaration.

« Larguer des bombes sur un pays déjà dévasté par un tremblement de terre est tout simplement ahurissant », a réagi Tom Andrews, rapporteur spécial des Nations unies pour la Birmanie. L’organisation internationale appelle à un cessez-le-feu immédiat pour permettre l’acheminement de l’aide humanitaire aux millions de sinistrés.

D’autant que selon des témoignages recueillis par l’ONU, des civils venus prêter main forte aux secours auraient été réquisitionnés de force par l’armée, aggravant davantage une situation déjà critique.

Dans un pays où l’accès des ONG reste sévèrement restreint, et où de vastes régions échappent au contrôle de l’armée, l’aide humanitaire arrive au compte-goutte. Pendant ce temps, les survivants tentent de survivre dans des conditions précaires, entre ruines, faim et peur des bombardements.

Article écrit par : Fatoumata Diop
Mis en ligne : 6/04/2025

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