Le ton monte chez les travailleurs de la pêche et de l’aquaculture. Face à une situation jugée « intenable », le Syndicat des travailleurs de la pêche et de l’aquaculture du Sénégal (SYTRAPAS) annonce une grève de 48 heures à compter du lundi 14 avril 2025.
À l’origine de ce mouvement d’humeur : le non-paiement des indemnités dues aux travailleurs depuis plusieurs mois.
Dans un communiqué rendu public ce week-end, syndicat des travailleurs de la pêche dénonce une précarité sociale et économique qui ne cesse de s’aggraver. « L’information que nous détenons est qu’il s’agit de lenteurs administratives entre le ministère des Pêches, le ministère des Finances et la Primature. Cette situation inexplicable, inacceptable et inadmissible ne peut plus prospérer », déclare le syndicat, visiblement à bout de patience.
Les conséquences de ces retards sont lourdes : dettes bancaires impayées, loyers en souffrance, frais de scolarité des enfants non régularisés… Un quotidien devenu insoutenable pour de nombreux travailleurs du secteur.
Selon Oumar Dramé, secrétaire général du Syndicat des travailleurs de la pêche, la situation est d’autant plus incompréhensible que les indemnités en question découlent d’un protocole d’accord signé en décembre 2022, dans le cadre des négociations avec les acteurs du secteur primaire. « Les travailleurs de l’agriculture et de l’élevage, avec qui nous partageons ce même protocole, perçoivent régulièrement leurs indemnités. Pourquoi pas nous ? », s’interroge-t-il.
Le syndicat appelle les autorités à une réaction rapide pour éviter une paralysie complète du secteur, vital pour l’économie sénégalaise. « Nous espérons qu’avant d’en arriver là, les autorités vont prendre leurs responsabilités pour éviter les conséquences désastreuses d’une grève totale », avertit M. Dramé.
Outre le paiement immédiat des indemnités, le Syndicat des travailleurs de la pêche exige l’accélération de la signature du décret de sécurisation de ces paiements, actuellement bloqué dans les méandres administratifs depuis juin 2024.
À défaut de réponse concrète dans les prochains jours, les travailleurs menacent de reconduire la grève au-delà des 48 heures initialement prévues. Une menace à prendre au sérieux dans un secteur déjà fragilisé par les défis économiques et environnementaux.
Article écrit par : Amadou Diop
Mis en ligne : 07/04/2025
—
La plateforme NOTRECONTINENT.COM permet à tous de diffuser gratuitement et librement les informations et opinions provenant des citoyens. Les particuliers, associations, ONG ou professionnels peuvent créer un compte et publier leurs articles Cliquez-ici.