Chaque année, pendant le mois de Ramadan, les rues des pays musulmans, comme le Sénégal ou les nations arabes, se remplissent de Jallaba et de vêtements traditionnels. Ce retour à la mode traditionnelle semble marquer un moment de reconnecter avec l’héritage culturel et religieux.
Cependant, une fois le mois sacré terminé, ces tenues disparaissent presque instantanément, laissant place à des vêtements plus occidentaux. Cette dichotomie soulève la question : la mode traditionnelle est-elle un véritable retour aux racines ou simplement une tendance passagère ?
Le Ramadan est plus qu’un simple mois de jeûne : c’est une période spirituelle, mais aussi une occasion de s’habiller différemment, de revendiquer une identité culturelle. La jallaba devient ainsi un symbole visible de la piété et de l’appartenance à une culture. Pourtant, une fois le mois terminé, ces mêmes tenues traditionnelles sont reléguées au placard, remplacées par des habits modernes, souvent étrangers à l’authenticité des racines culturelles.
Cette tendance soulève un paradoxe : pourquoi renouer avec la tradition uniquement pendant Ramadan ? Il semble que la jallaba et autres vêtements traditionnels soient davantage une réponse sociale à une pression d’affichage religieux qu’un réel choix culturel. Pendant le mois sacré, ces vêtements sont portés comme une marque de distinction sociale et religieuse, mais une fois les festivités terminées, l’authenticité semble perdre sa place.
Il apparaît alors que la mode traditionnelle est parfois utilisée comme un accessoire temporaire plutôt qu’un choix profond et réfléchi. Ce retour aux vêtements traditionnels comme le jallaba ne semble pas correspondre à un désir sincère de préserver les racines culturelles tout au long de l’année. Le mois de Ramadan devient une occasion de se conformer à un code vestimentaire dicté par les circonstances, plutôt qu’un véritable engagement envers la culture et l’histoire.
La société contemporaine, friande de modernité et de tendances, semble parfois utiliser le port du jallaba comme un simple outil de distinction. En réalité, la mode traditionnelle pendant Ramadan est souvent perçue comme un phénomène de mode plus que comme un engagement véritable. Cette approche a-t-elle quelque chose à voir avec une volonté sincère de préserver les valeurs culturelles, ou ne sert-elle qu’à satisfaire une attente sociale ponctuelle ?
Le véritable défi est de réconcilier tradition et modernité, en intégrant ces tenues traditionnelles dans le quotidien, au-delà des moments saisonniers. Plutôt que de les traiter comme des accessoires temporaires, la mode traditionnelle du jallaba devrait être perçue comme une part intégrante de l’identité, portée avec fierté tout au long de l’année, et non seulement durant les fêtes religieuses. Le vrai retour à la tradition ne pourrait-il pas résider dans ce changement de mentalité, où l’héritage culturel serait célébré de manière continue ?
Article opinion écrit par la créatrice de contenu : Sidonie Guèye.
Mis en ligne : 04/04/2025
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