Le président de la Cour des comptes, Mamadou Faye, a pris la parole ce mercredi lors de l’ouverture officielle de la 10e Assemblée générale de l’Association des institutions supérieures de contrôle ayant en commun l’usage du français (Aisccuf).
Une occasion pour lui de revenir sur la controverse suscitée par le dernier rapport de sa structure concernant la gestion des finances publiques de 2019 à 2024.
Mamadou Faye n’a pas éludé la polémique qui a accompagné la publication de ce rapport. Pour lui, cette réaction du public est tout à fait légitime : « Nous avons fait notre travail. La Cour des Comptes, ses moyens de communication sont les arrêts et ses rapports. Alors s’il y a une polémique, nous sommes toujours ouverts. Parce que la Cour ne nous appartient pas. Nos travaux sont faits au nom des citoyens et c’est tout à fait normal que les citoyens réagissent. Donc ce n’est pas mal vu de notre part. »
Il a également insisté sur l’importance de la communication autour des travaux de la Cour : « Il nous revient à nous de communiquer, mais surtout de mieux communiquer. Parce que les débats que nous avons entendus doivent nous pousser à faire en sorte que les chroniqueurs, les journalistes, que tout citoyen puisse maîtriser nos procédures. C’est là où se situe tout le problème. » Une invitation à une meilleure vulgarisation des processus techniques utilisés par la Cour des comptes.
Concernant la procédure suivie pour l’élaboration du rapport, Mamadou Faye a souligné le respect strict des normes. « La règle fondamentale, c’est que nous avons des procédures secrètes écrites et contradictoires. Et sur ce rapport, les procédures ont été respectées. Parce que quand on a fini d’élaborer le rapport, nous l’avons transmis à l’entité qui nous avait remis le rapport sur les finances publiques, à savoir le ministère des Finances. »
Pour lui, la contradiction entre la Cour des comptes et le ministère des Finances a été pleinement assurée. Cependant, il a précisé que les éventuelles contradictions entre le ministère et les autres autorités mises en cause ne relèvent pas de son ressort.
Sur la question des poursuites, Mamadou Faye a indiqué que la Cour des comptes n’avait pas vocation à statuer sur les aspects pénaux des faits rapportés. « La cour instruit à charge et à décharge. Quand il y a un rapport, il peut y avoir des faits. Maintenant, le financier ne tient pas le pénal en l’état, tout comme le pénal ne tient pas le financier en l’état. » Il a ajouté que le judiciaire mènerait ses enquêtes selon ses procédures propres.
Quant aux suites à donner, il a précisé que les dossiers avaient déjà été transmis au procureur général de la Cour des comptes, qui saisirait la chambre de discipline financière, ainsi que le ministre de la Justice si des éléments relevaient du domaine pénal.
La situation semble donc loin d’être close, et la Cour des comptes continuera de suivre les développements juridiques et financiers en lien avec les infractions potentielles soulignées dans le rapport. Les prochains mois devraient ainsi apporter plus de précisions sur les éventuelles poursuites pénales et disciplinaires.
Article écrit par : Maimouna Ngaido
Mis en ligne : 09/04/2025
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