Le jeudi 10 avril, l’UE a décidé de mettre en pause sa réponse aux droits de douane américains, quelques jours après avoir annoncé des mesures de rétorsion. Cette décision fait suite à l’annonce de Donald Trump de suspendre une partie des taxes douanières qu’il avait mises en place contre plusieurs pays, dont l’Union européenne.
Le président américain a opté pour un moratoire de trois mois sur les droits de douane réciproques, qu’il avait imposés la semaine précédente, le jour de la « libération ».
Cette pause a provoqué une réaction immédiate sur les marchés financiers. En Europe, les indices boursiers ont bondi de plus de 5%, saluant cette détente inattendue. Selon notre correspondant à Bruxelles, Pierre Benazet, l’euphorie a été palpable sur toutes les places européennes ce matin-là.
Dans ce climat d’apaisement, la Commission européenne a vu dans cette suspension un signe de bonne volonté de la part de Washington. Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, a annoncé la suspension des droits de douane sur 180 produits américains qui devaient entrer en vigueur le 15 avril, après un vote favorable des États membres de l’UE. Cette décision vise à « donner une chance aux négociations », a-t-elle expliqué dans un message posté sur le réseau X, faisant écho à la volte-face spectaculaire de Donald Trump.
La semaine précédente, Bruxelles avait voté pour instaurer des taxes sur des produits américains tels que les motos, le soja ou la volaille, en réponse aux droits de douane américains sur l’acier et l’aluminium. D’autres mesures étaient également en préparation pour contrer l’offensive commerciale de Trump. Cependant, en raison de la suspension américaine, ces contre-mesures ont été temporairement mises en pause.
Malgré cette pause, le décret d’application des mesures de rétorsion européennes sera maintenu, prêt à être déclenché si les négociations n’aboutissent pas. Friedrich Merz, futur chancelier allemand, a d’ailleurs suggéré que la décision de Trump pourrait être une réponse à la détermination des Européens face à ses menaces commerciales.
Néanmoins, la suspension des droits de douane ne concerne que les taxes « réciproques », celles qui avaient été récemment imposées en réponse aux taxes sur l’acier et l’aluminium, ainsi que celles sur l’industrie automobile. Les autres mesures, notamment celles concernant l’acier et l’aluminium, restent en place. Ursula von der Leyen a précisé que si les négociations échouaient, « nos contre-mesures entreront en vigueur », en soulignant que « toutes les options restent sur la table ».
Ainsi, bien que la situation semble momentanément désamorcée, la tension commerciale entre l’Union européenne et les États-Unis n’a pas disparu pour autant. Les prochains mois pourraient être cruciaux pour déterminer l’avenir de cette guerre commerciale.
Article écrit par : Sophie Diop
Mis en ligne : 10/04/2025
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