La question de savoir si le Maroc est plus compétitif que l’Asie dans le contexte des nouvelles taxes douanières imposées par Donald Trump suscite des débats parmi les économistes. D’un côté, certains estiment que les nouvelles mesures protectionnistes mises en place par l’administration Trump, en particulier les hausses de tarifs douaniers sur les produits importés d’Asie, pourraient offrir un avantage compétitif au Maroc.
En effet, le Royaume chérifien, de par sa proximité géographique avec l’Europe, son coût de production relativement compétitif et ses accords commerciaux avec de nombreuses régions, pourrait attirer davantage d’investissements internationaux. Le Maroc dispose également d’infrastructures modernes, notamment dans le domaine du portuaire et de l’industrie automobile, qui renforcent son potentiel en tant que hub de production et d’exportation.
Cependant, il ne faut pas sous-estimer la capacité des économies asiatiques à s’adapter aux nouveaux tarifs douaniers. Des pays comme la Chine, le Vietnam ou l’Inde disposent de secteurs industriels vastes et diversifiés, et peuvent ajuster leurs chaînes de production pour minimiser l’impact des taxes. Par exemple, certaines entreprises asiatiques pourraient déplacer leur production vers d’autres pays ou encore investir dans des technologies visant à réduire les coûts de production. De plus, la taille de ces économies leur permet de maintenir des coûts de production relativement bas, malgré l’augmentation des taxes douanières.
Le Maroc, bien qu’il bénéficie d’une position géographique stratégique, fait face à plusieurs défis qui peuvent limiter sa compétitivité par rapport à certaines économies asiatiques. La productivité dans certains secteurs demeure encore faible, et bien que les réformes économiques menées ces dernières années aient permis une amélioration, le Maroc doit encore surmonter des obstacles en matière de développement technologique et d’innovation. De plus, l’accès à certains marchés internationaux reste limité pour le Maroc, en raison de la concurrence avec des pays asiatiques déjà bien établis dans le secteur de la fabrication à grande échelle.
Il est aussi important de considérer l’impact de la guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine. Les mesures protectionnistes de Trump ne concernent pas seulement les pays asiatiques, mais aussi d’autres économies mondiales. Si le Maroc peut en bénéficier dans une certaine mesure, d’autres régions pourraient également voir des opportunités de diversification de leurs exportations vers les États-Unis et l’Europe. Par exemple, des pays africains comme l’Égypte, ou même des pays d’Amérique latine, peuvent se positionner pour tirer parti de cette situation.
La question de savoir si le Maroc est plus compétitif que l’Asie face aux nouvelles taxes douanières de Trump dépend de plusieurs facteurs, notamment de la capacité du Maroc à renforcer ses infrastructures, son tissu industriel et sa productivité. Tandis que certains économistes voient des opportunités pour le Maroc de renforcer sa position, d’autres soulignent que l’Asie, avec ses grandes économies et sa capacité d’adaptation, demeure un acteur dominant. La réponse à cette question pourrait également évoluer en fonction des stratégies économiques des deux régions face à un environnement commercial mondial de plus en plus incertain.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Moussa Diop.
Mis en ligne : 11/04/2025
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