Dans un texte au vitriol publié sur sa page Facebook, l’avocat Me Patrick Kabou livre un diagnostic sévère de l’état du débat public au Sénégal. Selon lui, le pays glisse dangereusement vers une dérive où « la parole qui blesse s’impose à celle qui construit », reléguant la pensée intellectuelle et l’exigence du sens au second plan.
L’ancien bâtonnier fustige une « culture du vide », alimentée par une prolifération de contenus superficiels sur les chaînes YouTube et les plateaux télévisés. Pour lui, ces espaces médiatiques contribuent à ériger la futilité en norme, au détriment de la réflexion et de la construction nationale.
« Ce pays est devenu l’otage de la parole puérile (…) qui a fait du ‘tel a dit, tel a fait’ le normal de nos discussions », déplore-t-il, appelant à un sursaut collectif.
Me Kabou regrette que le Sénégal ait tourné le dos à une époque où « de grands Hommes, penseurs, productifs, intègres » éclairaient le débat. Désormais, affirme-t-il, le pays semble préférer les polémiques vides et l’exaltation de l’insignifiance, s’enfonçant dans une médiocrité assumée.
Il met en garde contre les conséquences à long terme de cette tendance : une « date de péremption » imminente pour toute une culture fondée sur le savoir, la justice et le développement.
« Soit un changement radical de paradigme, soit un Sénégal en voie de disparition par la faute d’un groupuscule », conclut-il dans ce texte empreint d’amertume mais aussi de lucidité.
Son cri d’alarme résonne comme une invitation à reconstruire l’espace public autour d’une parole responsable, nourrie par la pensée, la culture et une exigence de vérité.
Article écrit par : Fatoumata Diop
Mis en ligne : 13/04/2025
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