Au lendemain d’un bombardement d’une rare violence sur la ville de Soumy, dans le nord-est de l’Ukraine, le pays se réveille sous le choc. Dimanche, deux missiles balistiques russes ont frappé en plein cœur de cette cité de près de 250 000 habitants, faisant au moins 34 morts et plus d’une centaine de blessés. Parmi les victimes, deux enfants et une musicienne de l’opéra symphonique local. Une attaque qui ravive l’horreur dans une guerre qui n’épargne plus les centres urbains les plus densément peuplés.
Ce lundi, Moscou a revendiqué l’attaque. Selon le ministère russe de la Défense, les missiles Iskander visaient « les lieux d’une réunion du commandement » d’un groupement de l’armée ukrainienne. Dans son communiqué, la Russie accuse Kiev d’utiliser les civils comme « boucliers humains », en installant ses forces et organisant des événements militaires dans des zones fréquentées.
Des accusations rejetées par l’Ukraine, où les images de dévastation ont provoqué une onde de stupeur et de colère. Plusieurs régions ont décrété une journée de deuil. À Soumy, les secours poursuivent leurs recherches sous les gravats tandis que les hôpitaux débordent de blessés. « Les civils paient le prix fort de cette guerre », souffle une habitante, les larmes aux yeux.
La frappe sur Soumy intervient à peine une semaine après une attaque sur Kryvyï Rih, qui avait fait 20 morts. Ces bombardements en série nourrissent un profond sentiment d’impuissance au sein de la population ukrainienne. « Comment lutter contre des missiles balistiques ? », s’interroge un responsable local. À Kiev, le gouvernement redouble d’appels à ses alliés pour obtenir davantage de moyens de défense aérienne.
Dans le même temps, le renseignement ukrainien affirme avoir identifié les unités russes responsables de l’attaque. Une démarche qui, au-delà du signal envoyé à Moscou, vise à documenter ces frappes pour d’éventuelles poursuites judiciaires à l’échelle internationale. L’Ukraine entend montrer qu’elle ne laissera pas ces crimes impunis.
Pendant ce temps, les frappes russes se poursuivent. Dans la nuit, des drones ont visé les villes d’Odessa, de Kharkiv et de Zaporijjia. Le conflit, lui, semble plus que jamais enlisé, sans perspective de cessez-le-feu. Au contraire, chaque jour qui passe enfonce un peu plus l’Ukraine dans la douleur, et ses villes dans le deuil.
Article écrit par : Amadou Diop
Mis en ligne : 14/04/2025
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