On nous répète que recycler sauve la planète. Trier ses déchets, transformer une palette en meuble ou rapporter ses vieux vêtements donnerait bonne conscience. Pourtant, cette obsession du recyclage est un leurre confortable qui masque notre incapacité à changer notre mode de vie.
La majorité des objets que nous consommons aujourd’hui sont mal conçus pour être recyclés. Plastiques complexes, vêtements en fibres synthétiques, appareils électroniques impossibles à démonter : on recycle peu, mal, et souvent trop tard. Croire que le recyclage suffit est une excuse pour continuer à consommer sans remise en question.
Les grandes marques l’ont bien compris. Elles s’emparent du recyclage comme d’un outil marketing : “éco-conçu”, “100 % recyclé”, “bilan carbone neutre”… Autant de promesses creuses qui relèvent du greenwashing. On achète toujours plus, mais avec l’illusion d’agir pour la planète.
En réalité, le recyclage permet surtout de maintenir un système de production effréné sous une couche de vernis vert. Tant que l’on trie, on se sent vertueux. Mais ce que l’on trie, c’est surtout le résultat d’une consommation absurde qu’on ne remet jamais en cause.
Le vrai geste écologique, ce n’est pas de recycler, c’est d’éviter d’avoir à le faire. Réparer, partager, acheter moins, refuser l’éphémère : voilà les choix courageux. Mais ils demandent de sortir de la logique de confort et de facilité que le recyclage alimente.
Alors non, recycler ne fait pas de vous un héros. Le vrai défi, aujourd’hui, c’est de consommer moins, différemment, radicalement. Tant qu’on se cache derrière nos bacs de tri, on repousse le moment de vérité.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Pape Faye.
Mis en ligne : 14/04/2025
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