L'ex-président Yoon Suk-yeol jugé : Crise politique en Corée du Sud - Notre Continent
> NOTRE CONTINENT > - International | Par Maimouna | Publié le 14/04/2025 11:04:28

L'ex-président Yoon Suk-yeol jugé : Crise politique en Corée du Sud

Le 14 avril 2025, l’ex-président Yoon Suk-yeol a fermement nié toute tentative d’« insurrection » lors de son acte controversé de décembre dernier, lorsqu’il a tenté d’imposer la loi martiale. Ce premier jour de procès au tribunal central de Séoul marque une étape décisive dans cette procédure pénale où l’ex-chef de l’État risque des peines très sévères, allant de la prison à vie à la peine de mort.

Devant les juges, Yoon Suk-yeol a contesté les accusations qui le visent, qualifiant de « juridiquement infondé » le fait de qualifier son initiative de tentative d’insurrection. « Décrire un événement qui n’a duré que quelques heures, qui a été non violent, et accepter immédiatement de qualifier d’insurrection la demande de dissolution de l’Assemblée nationale… m’apparaît comme infondé légalement », a-t-il déclaré.

Les faits remontent à la nuit du 3 au 4 décembre 2024, lorsque Yoon Suk-yeol, dans un geste de surprise, a ordonné à l’armée de prendre position autour du Parlement dominé par l’opposition, dans le but de bloquer ses activités. Cependant, grâce à l’action décisive de plusieurs députés, ce coup de force a échoué, plongeant le pays dans un état de choc et provoquant une crise politique majeure.

Le 4 avril 2025, Yoon Suk-yeol avait été destitué par la Cour constitutionnelle, après une suspension de ses fonctions en décembre. Désormais sur le banc des accusés, il risque une lourde condamnation. Malgré la gravité des accusations et des peines encourues, l’ex-président comparait libre, sa détention provisoire ayant été annulée pour vice de procédure le 8 mars. Lors de son audience, il a dû fournir ses informations personnelles, y compris son nom, sa date de naissance et son adresse actuelle. « Accusé Yoon Suk-yeol, votre profession est ancien président. Quelle est votre adresse actuelle ? », a demandé le président du tribunal, dans une ambiance formelle.

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L’accusation, représentée par le ministère public, soutient que Yoon Suk-yeol a « voulu provoquer un soulèvement dans le but de renverser l’ordre constitutionnel ». Ils affirment que la loi martiale avait été soigneusement préparée en amont, et qu’il avait ordonné à l’armée de couper l’électricité et de briser les vitres du Parlement. L’ex-président, ancien procureur, a entrepris de réfuter ces accusations point par point, soutenant qu’aucune violence n’avait été exercée et que la situation n’avait pas dégénéré comme l’avaient décrit les procureurs.

Les experts jugent que ce procès pourrait durer plusieurs mois, notamment en raison du volume colossal de preuves – environ 70 000 pages – et des nombreux témoins à entendre. La comparaison avec l’affaire de l’ex-présidente Park Geun-hye, dont la condamnation définitive en 2021 n’a été prononcée que quatre ans après sa destitution, est fréquemment évoquée. Le verdict de cette affaire devrait, selon les prévisions, être rendu aux alentours du mois d’août 2025.

Parmi les témoins appelés à la barre, deux officiers de l’armée, cités par les procureurs, devraient notamment corroborer les accusations. L’un d’eux affirme avoir reçu l’ordre de ses supérieurs « de faire sortir les députés réunis à l’Assemblée nationale pour lever la loi martiale ».

Si Yoon Suk-yeol venait à être reconnu coupable, il deviendrait ainsi le troisième ancien président sud-coréen à être condamné pour « insurrection », après Chun Doo-hwan et Roh Tae-woo en 1996 pour leur implication dans le coup d’État de 1979. Ces deux anciens dirigeants avaient été condamnés à de lourdes peines de prison, avant d’être graciés. Selon l’avocat de Yoon, Min Kyoung-sic, la situation pourrait suivre un chemin similaire à celle de ses prédécesseurs, bien que l’issue judiciaire reste incertaine.

Article écrit par : Maimouna Ngaido
Mis en ligne : 14/04/2025

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2 commentaires
@ParkSansPitié
Non violent ? Sérieusement ? Il a encerclé le Parlement avec l’armée. Il pensait quoi, que ça allait passer comme une révision de Constitution ? Faut arrêter de minimiser.”
Le 2025-04-14 12:23:23
@PourLePeuple
On parle quand même d’un président qui a tenté de faire marcher l’armée contre le Parlement ! Même si ça a échoué, l’intention était là. Il doit répondre de ses actes sans complaisance.”
Le 2025-04-14 12:22:45

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@ParkSansPitié
Non violent ? Sérieusement ? Il a encerclé le Parlement avec l’armée. Il pensait quoi, que ça allait passer comme une révision de Constitution ? Faut arrêter de minimiser.”
Le 2025-04-14 12:23:23
@PourLePeuple
On parle quand même d’un président qui a tenté de faire marcher l’armée contre le Parlement ! Même si ça a échoué, l’intention était là. Il doit répondre de ses actes sans complaisance.”
Le 2025-04-14 12:22:45

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