Le couperet est tombé. Le Doyen des juges a rendu son verdict dans l’affaire impliquant l’ex-commandant de la gendarmerie, Ibrahima Dramé. Poursuivi pour complot contre l’autorité de l’État, menaces d’assassinat et outrages, l’officier radié a vu son sort scindé en deux. D’un côté, un non-lieu sur le volet du complot. De l’autre, un renvoi devant le tribunal correctionnel pour les faits de menaces et d’outrages.
Dans une ordonnance datée du 10 février dernier, le magistrat instructeur a écarté le chef d’accusation le plus grave.
Selon lui, aucun élément concret ne permet d’affirmer que l‘ex-commandant de la gendarmerie, Dramé s’est concerté avec d’autres personnes dans le but de renverser l’autorité de l’État. « Il ne résulte pas des éléments objectifs de la procédure que l’inculpé Ibrahima Dramé s’est concerté avec un ou plusieurs autres individus, d’où l’absence d’une résolution commune d’agir », peut-on lire dans la décision relayée par L’Observateur dans son édition de ce lundi 14 avril.
Mais pour ce qui est des menaces et des propos outrageants, la justice estime qu’il y a bel et bien matière à poursuites. L’ex-commandant est accusé d’avoir tenu des propos virulents, dirigés contre l’ancien haut commandant de la gendarmerie nationale, le général Moussa Fall, ainsi que contre les colonels Abdou Mbengue et Cheikh Faye. Dans des messages qu’il ne nie pas avoir envoyés, Dramé s’en est pris au général qu’il accuse de l’avoir fait radier, annonçant « la fin » de son « pouvoir » et suggérant des représailles contre ses proches : « Je connais le nom de ton épouse, de ton fils et de tes proches », aurait-il écrit.
Concernant les deux colonels, l’ex-commandant de la gendarmerie les rend responsables de sa chute. Il leur reproche d’avoir contribué à sa mise à l’écart, laissant entendre qu’il était prêt à « reprendre les armes », mais « ailleurs qu’au sein de la gendarmerie ».
Face aux enquêteurs, l’ancien officier a reconnu l’envoi des messages incriminés. Il a toutefois tenté de minimiser leur portée, évoquant un moment de colère : « J’ai écrit ces messages sous le coup de l’émotion », s’est-il justifié. Quant à l’allusion aux armes, il a soutenu qu’il s’agissait simplement d’une référence à une activité cynégétique : la chasse.
Reste désormais à savoir quelle suite donnera le tribunal correctionnel à cette affaire qui mêle autorité militaire, ressentiment personnel et dérives verbales. Un procès s’annonce, potentiellement houleux.
Article écrit par : Amadou Diop
Mis en ligne : 14/04/2025
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