Le Gabon a officiellement un nouveau président. Sans surprise, l’ex-général Brice Clotaire Oligui Nguema a été élu à la tête du pays avec un score sans appel de 90,35 % des voix, à l’issue du scrutin présidentiel organisé le 12 avril. Les résultats provisoires ont été annoncés dimanche, à peine 24 heures après la fermeture des bureaux de vote.
« Élu à la majorité absolue de ce scrutin, avec 575 222 voix, soit 90,35 %, M. Brice Clotaire Oligui Nguema. Je vous remercie », a déclaré Hermann Immongault, ministre de l’Intérieur et président de la Commission électorale, lors d’une conférence de presse tenue à Libreville.
La participation, elle aussi, a été qualifiée d’exceptionnelle, avec un taux de 87,21 %. Sur les quelque 920 000 électeurs inscrits, y compris plus de 28 000 électeurs étrangers, la mobilisation s’est révélée massive, selon les autorités, dans les plus de 3 000 bureaux de vote répartis à travers le territoire national.
Ce plébiscite, dans un contexte de campagne électorale peu disputée et marqué par une opposition quasi-invisible, scelle la transition enclenchée en août 2023. C’est à cette date que Brice Oligui Nguema, alors chef de la garde républicaine, avait pris le pouvoir par un coup d’État militaire, renversant Ali Bongo Ondimba, au pouvoir depuis 2009 après avoir succédé à son père, Omar Bongo, figure centrale de la vie politique gabonaise pendant plus de quatre décennies.
L’éviction de la famille Bongo, qui régnait sur le Gabon depuis 1967, avait été saluée par une partie de la population, exaspérée par les inégalités sociales persistantes dans un pays pourtant riche en pétrole. Le régime Bongo a longtemps été accusé d’avoir confisqué les richesses du pays au profit d’un cercle restreint, laissant une majorité de Gabonais dans la précarité.
Désormais élu, Brice Clotaire Oligui Nguema tient les rênes d’un pouvoir qu’il avait déjà exercé de facto depuis le renversement d’Ali Bongo. Si ce scrutin visait à légitimer son autorité par les urnes, de nombreuses questions demeurent sur la suite du processus démocratique.
Le nouveau président promet une refondation des institutions et un développement plus équitable. Mais les Gabonais, souvent échaudés par des décennies de promesses non tenues, attendent surtout des actes. La transition vers un pouvoir civil, désormais actée, devra rapidement se traduire par des réformes tangibles pour espérer incarner le changement tant espéré.
Article écrit par : Sophie Diop
Mis en ligne : 14/04/2025
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