Bras de fer politique au Mali : Trois opposants payent le prix - Notre Continent
> NOTRE CONTINENT > - Afrique | Par Maimouna | Publié le 15/04/2025 02:04:59

Bras de fer politique au Mali : Trois opposants payent le prix

Au Mali, trois militants du Mouvement pour la paix au Mali (MPPM) et du parti d’opposition Sadi se voient refuser leur libération provisoire, bien que leurs proches affirment qu’ils n’ont jamais fait les aveux qui leur sont attribués. Le 18 février dernier, la Cour d’appel de Bamako a rendu un arrêt dans ce sens, mais la notification de cette décision à la défense n’a eu lieu que le vendredi 11 avril, soit près de deux mois plus tard.

Moulaye Baba Haïdara, Mahamoud Mohamed Mangane et Amadou Togola sont détenus depuis presque deux ans. Au cours de leur incarcération, ils auraient subi de graves tortures et sont accusés de complot et d’atteinte à la sûreté de l’État.

L’arrêt de la Cour d’appel se base sur des aveux supposés des trois hommes pour justifier le rejet de leur demande de libération provisoire. Selon ce document, Moulaye Baba Haïdara, Mahamoud Mohamed Mangane et Amadou Togola auraient admis, lors de leur interrogatoire par la brigade d’investigations judiciaires (BIJ), avoir rencontré des personnalités militaires, politiques et religieuses dans le but d’organiser des manifestations d’envergure et, éventuellement, de renverser le gouvernement de transition. Ces activités auraient été menées en collaboration avec d’autres individus basés à l’étranger.

Cependant, des proches des accusés contestent fermement ces accusations. « Ce qui est écrit dans cet arrêt n’est pas vrai », affirment-ils. Selon eux, ces rencontres n’ont jamais eu lieu, et par conséquent, les aveux ne peuvent être authentiques. Ils qualifient l’arrêt de « montage monstrueux » et soulignent plusieurs incohérences, dont celle d’une femme mentionnée comme inculpée alors qu’elle ne figure même pas dans le dossier.

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Les trois militants avaient été enlevés par la Sécurité d’État entre mai et juin 2023, après avoir dénoncé des exactions de l’armée malienne lors d’une conférence de presse. Ils ont été détenus dans des conditions de secret, sans respect des procédures légales, et ont subi des tortures sévères, notamment des flagellations, des scarifications, ainsi que des électrocutions aux testicules. Leur cas a été transmis à la justice seulement après plusieurs mois de détention.

Un camarade politique des trois hommes a insisté : « S’il y a eu aveux, ce sont des aveux extorqués sous la torture. » Les trois militants souffrent désormais de séquelles physiques et psychologiques graves. Ils sont officiellement accusés d’« association de malfaiteurs, atteinte à la sûreté extérieure et intérieure de l’État, atteinte à l’unité nationale et au crédit de l’État, complot contre le gouvernement, et complicité de faux, usage de faux et disposition du bien d’autrui ».

En octobre dernier, le juge d’instruction malien chargé de l’affaire, ainsi que la Cour africaine des droits de l’Homme, avaient ordonné leur libération pour vice de procédure et pour qu’ils puissent recevoir des soins médicaux. Toutefois, ces décisions n’ont jamais été mises en œuvre.

Le mois dernier, des experts des Nations unies ont de nouveau appelé à leur « libération immédiate et inconditionnelle » afin qu’ils puissent bénéficier de « soins médicaux urgents ». Les experts ont également insisté sur la nécessité de « réexaminer rapidement leurs dossiers », soulignant que ces derniers semblaient avoir été montés en représailles contre leur exercice de la liberté d’expression.

Article écrit par : Cira Sow.
Mis en ligne : 15/04/2025

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3 commentaires
Paul
S’ils n’ont rien avoué pourquoi les garder ?
Le 2025-04-15 16:31:41
Boubacar
Encore une affaire qui sent l’acharnement.
Le 2025-04-15 16:29:56
Bouna
Deux mois pour notifier une décision Inacceptable.
Le 2025-04-15 16:29:15

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Paul
S’ils n’ont rien avoué pourquoi les garder ?
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Boubacar
Encore une affaire qui sent l’acharnement.
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Deux mois pour notifier une décision Inacceptable.
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