La République Démocratique du Congo (RDC) est un pays riche en ressources naturelles, mais paradoxalement en proie à une misère chronique. Inondations, violences, viols d’enfants, conflits armés… les drames s’enchaînent comme un cauchemar sans fin.
Face à cette accumulation, certains parlent de malédiction, d’autres de simple malchance. Mais est-ce vraiment si simple ?
Parler de malédiction revient à effacer les responsabilités humaines. Ce ne sont pas des forces mystiques qui commettent des atrocités dans l’est du pays, mais bien des hommes, des groupes armés, des intérêts économiques et géopolitiques. La souffrance du peuple congolais est le fruit de choix politiques, de conflits alimentés par la convoitise, et d’une impunité devenue systémique.
Le dérèglement climatique aggrave les inondations, certes, mais la mauvaise gouvernance et l’absence d’infrastructures adaptées y contribuent aussi largement. Ce ne sont pas les dieux, mais des décennies de corruption et de négligence qui rendent chaque pluie mortelle. Le hasard ne peut expliquer un désastre qui se répète avec la même violence en RDC.
Depuis l’époque coloniale, la RDC est exploitée, affaiblie, puis abandonnée. Le pillage de ses ressources continue aujourd’hui au profit de multinationales, avec la complicité de certains acteurs locaux. Le chaos n’est pas un accident : il sert des intérêts. La guerre, le viol, le déplacement de populations sont des conséquences d’un système pensé pour maintenir le pays dans la dépendance et la faiblesse.
Et nous, que faisons-nous ? Trop souvent, nous détournons les yeux. La communauté internationale ne réagit que par vagues d’émotion temporaire, avant de passer à la prochaine crise. Pendant ce temps, des milliers de vies sont brisées. Parler de malédiction permet de s’excuser de notre inaction. Mais en vérité, c’est le silence du monde qui tue aussi.
La RDC n’est ni maudite, ni malchanceuse. Elle est trahie. Ce que vit ce pays est une injustice profonde, nourrie par l’indifférence, la cupidité et l’hypocrisie. Il est temps d’arrêter de parler de fatalité et de commencer à parler de responsabilité. Car tant que l’on acceptera cette situation comme un mal inévitable, rien ne changera.
Article opinion écrit par la créatrice de contenu : Fatou Dia.
Mis en ligne : 15/04/2025
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