Nouvelle déclaration du général Dagalo : Crise politique au Soudan - Notre Continent
> NOTRE CONTINENT > - Afrique | Par Eva | Publié le 16/04/2025 03:04:07

Nouvelle déclaration du général Dagalo : Crise politique au Soudan

Deux ans jour pour jour après l’éclatement d’un conflit sanglant qui a plongé le Soudan dans l’abîme, le général Mohammed Hamdan Dagalo, chef des Forces de soutien rapide (FSR), a franchi un nouveau cap en annonçant la création d’un gouvernement parallèle dans les territoires sous son contrôle, notamment au Darfour occidental.

C’est dans un discours enregistré, diffusé mardi, que le général surnommé « Hemedti » a officialisé cette initiative controversée. « En ce jour anniversaire, nous sommes fiers de déclarer la création du gouvernement de paix et d’unité », a-t-il déclaré, précisant qu’un « conseil présidentiel de 15 membres représentant toutes les régions du Soudan » serait constitué prochainement.

Une annonce qui intervient alors que le pays est déjà ravagé par une guerre civile d’une violence extrême, et qui risque d’entériner une partition de facto.

Le chef des FSR, sous sanctions américaines pour son rôle présumé dans les atrocités perpétrées au Darfour, a également affirmé que d’autres groupes armés, dont une faction du Mouvement de libération du Soudan, avaient rejoint son administration alternative.

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Depuis avril 2023, la guerre entre l’armée régulière soudanaise et les FSR a transformé le pays en champ de ruines. Le bilan humain est effroyable : au moins 24 000 morts, un chiffre probablement en deçà de la réalité, et plus de 13 millions de déplacés, dont 4 millions ont fui vers des pays voisins.

Le Darfour, en particulier, connaît un regain de violences à caractère ethnique, que les Nations unies n’hésitent plus à qualifier de crimes de guerre. La semaine dernière encore, les FSR et leurs milices alliées ont mené des assauts meurtriers sur les camps de déplacés de Zamzam et d’Abu Shouk, dans le nord du Darfour.

Selon l’ONU, plus de 400 personnes, dont 12 humanitaires et de nombreux enfants, y ont perdu la vie. « Jusqu’à 400 000 personnes ont été forcées de fuir le camp de Zamzam ces derniers jours », a alerté Stéphane Dujarric, porte-parole de l’organisation.

Face à cette escalade, la communauté internationale a rapidement réagi. Washington, déjà critique en mars dernier, a réaffirmé son opposition à toute tentative de mise en place d’un pouvoir parallèle, estimant qu’une telle initiative « ne contribue pas à la paix et risque d’aggraver l’instabilité et la partition du pays ».

Alors que le Soudan vacille sous le poids des bombes et des déplacements de population massifs, l’initiative du général Dagalo pourrait bien sonner le glas des espoirs de réconciliation nationale. Le spectre d’une division durable du pays, sur fond de violences intercommunautaires et d’intérêts géopolitiques, plane désormais plus que jamais sur Khartoum et ses provinces en ruine.

Article écrit par : Maimouna Ngaido
Mis en ligne : 16/04/2025

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2 commentaires
Franc
Ça sent l’escalade, pas la solution.
Le 2025-04-16 15:39:53
Ahmed
Le peuple souffre les chefs se battent pour le pouvoir.
Le 2025-04-16 15:38:56

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Ça sent l’escalade, pas la solution.
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