Un calme précaire a volé en éclats dans la vallée des Palmiers, au nord-ouest du département de Bignona, en Casamance où les forces armées sénégalaises ont lancé, mercredi matin, une opération d’envergure. Ce déploiement intervient au lendemain d’une attaque violente menée par des individus armés non identifiés dans la commune de Djinaky.
Selon les informations recueillies sur place, les assaillants ont pris pour cible plusieurs commerces situés aux abords de la grande mosquée du village-centre, dans la soirée du lundi 14 avril, peu après 20 heures. Les malfaiteurs ont pillé des boutiques et emporté notamment des téléphones portables, avant de disparaître dans les ténèbres.
Face à cette intrusion armée qui rompt avec une période de relative accalmie dans la région, l’armée n’a pas tardé à réagir. Dès l’aube, mercredi, des unités spéciales, appuyées par une logistique lourde, ont été déployées dans la zone. Une source sécuritaire contactée par Le Soleil évoque la mobilisation d’artillerie lourde, de troupes aguerries et d’un avion de reconnaissance qui a survolé sans relâche la vallée des Palmiers tout au long de la journée.
Des échanges de tirs nourris ont été rapportés dans les zones de Birkamanding et Mongone, situées dans l’arrondissement de Kataba 1. À l’heure où nous mettons sous presse, aucun bilan officiel n’a encore été communiqué par les autorités militaires ou administratives.
Cette attaque relance les inquiétudes autour de la sécurité en Casamance, une région marquée par des décennies de conflit. Pourtant, la vallée des Palmiers avait retrouvé une certaine stabilité, consolidée en mai 2023 par la signature d’un accord de dépôt des armes entre l’État et une faction du mouvement indépendantiste Diakaye à Mongone.
L’assaut de lundi soir, qui a vu des commerçants – certains d’origine étrangère – être agressés et dépouillés, remet en lumière la fragilité de cette paix relative. Si l’identité des assaillants reste inconnue, les autorités semblent déterminées à retrouver les responsables et à réaffirmer leur présence dans cette zone historiquement sensible.
Article écrit par : Amadou Diop
Mis en ligne : 17/04/2025
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