Au Mali, la grève entamée le jeudi 17 avril dans les secteurs bancaire et pétrolier connaît une forte mobilisation. À l’origine de ce mouvement, le Syndicat national des assurances, des banques et des établissements financiers (Synabef), qui déplore l’échec des discussions engagées récemment avec les autorités de la transition.
L’arrestation, fin février, de deux cadres bancaires a été l’élément déclencheur, mais les revendications du syndicat vont bien au-delà : quinze points figurent sur leur plateforme.
Depuis le lancement de la grève, l’appel à la cessation d’activité est massivement suivi. Aucun chiffre officiel n’a été communiqué, mais les informations recueillies sur le terrain ainsi que les images diffusées par le Synabef témoignent de la fermeture généralisée d’agences bancaires, de compagnies d’assurance, de structures de microfinance et de stations-service à travers le pays.
Une situation qui perturbe fortement les usagers, contraints de reporter leurs opérations ou de faire la queue dans les rares établissements encore ouverts. Par précaution, certains automobilistes ont commencé à constituer des réserves de carburant, redoutant une prolongation du mouvement.
La grève est censée s’achever le samedi soir, mais le Synabef prévoit de la reconduire du mardi au samedi de la semaine suivante, si aucun progrès n’est enregistré d’ici là. Pour l’instant, aucune nouvelle rencontre avec le ministère de l’Économie n’est prévue, et le gouvernement reste silencieux tant sur le conflit social que sur les négociations antérieures.
La contestation a été déclenchée par l’incarcération de deux cadres d’Ecobank, arrêtés avec quatre autres personnes le 27 février dans le cadre d’une enquête liée à un projet de centrale thermique. Placés sous mandat de dépôt début mars, ils sont poursuivis notamment pour « complicité de faux et usage de faux ».
Le Synabef estime que ces employés n’ont fait que suivre les procédures en vigueur et exige leur libération immédiate ainsi que l’abandon de toutes les charges à leur encontre. Les deux hommes ont été entendus lundi dernier par le juge d’instruction. En parallèle, leur avocat a introduit une demande de mise en liberté provisoire mardi.
Si la libération des deux banquiers reste au cœur des revendications, le mouvement syndical s’inscrit dans un cadre plus large. Parmi les autres doléances, figure notamment la réintégration d’une centaine de salariés licenciés, selon le Synabef, pour avoir participé à des grèves ou exprimé des revendications syndicales, parfois dans des conditions jugées contraires au droit du travail.
Article écrit par : Badara Tall.
Mis en ligne : 18/04/2025
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