Ces derniers jours, plusieurs personnes interpellées dans le cadre de l’enquête sur la gestion du Fonds Force Covid-19 ont été relâchées après avoir versé une caution.
Une situation qui suscite de nombreuses réactions, dont celle du député Alioune Ndao, ancien procureur de la Cour de répression de l’enrichissement illicite (CREI) et membre de la Haute Cour de Justice. Intervenant sur les ondes de la RFM, il a appelé à une réforme urgente du cadre légal encadrant ce type de procédures.
Selon lui, le système actuel présente des failles : « Il devient nécessaire de modifier la loi. Plutôt que de privilégier le remboursement des sommes détournées, il faudrait maintenir les auteurs présumés en détention et procéder à la saisie de leurs biens, qu’il s’agisse de comptes bancaires, d’immeubles ou d’autres avoirs. »
Alioune Ndao estime qu’en l’état, la loi permet à ceux accusés de détournement de deniers publics d’échapper à la détention en s’acquittant d’un cautionnement. Même dans les cas renvoyés devant la Haute Cour de Justice, cette possibilité reste ouverte.
Il redoute que ce scénario ne se répète si des ajustements ne sont pas opérés : « Si on ne réforme pas rapidement, on risque d’assister encore à ce genre de scènes, avec une opinion publique choquée qui dira : ‘celui qui a de l’argent ne va jamais en prison’. » Pour le parlementaire, une révision de la législation est donc indispensable pour restaurer la crédibilité de la lutte contre la corruption et l’impunité.
Article écrit par : Pathé Ndiaye.
Mis en ligne : 19/04/2025
—
La plateforme NOTRECONTINENT.COM permet à tous de diffuser gratuitement et librement les informations et opinions provenant des citoyens. Les particuliers, associations, ONG ou professionnels peuvent créer un compte et publier leurs articles Cliquez-ici.