Parler de la montée de l’homosexualité en Afrique, c’est toucher un sujet sensible, mêlant tabous culturels, dogmes religieux et héritages coloniaux.
Ce que beaucoup considèrent comme une « montée » est en réalité une visibilité croissante d’une réalité longtemps vécue dans le silence. L’homosexualité n’est pas nouvelle sur le continent, mais les regards changent, les voix s’élèvent, et cela dérange.
Aujourd’hui, des jeunes Africains assument de plus en plus leur orientation sexuelle, notamment dans les grandes villes et sur les réseaux sociaux. Ce réveil identitaire ne va pas sans risque dans des sociétés conservatrices où les normes sont strictes et la différence souvent perçue comme une menace. La famille, la religion et le poids de la réputation sociale rendent toute affirmation de soi douloureuse.
Pour certains, cette visibilité serait une influence occidentale. Mais l’homosexualité n’est pas une invention venue d’ailleurs. Ce qui est importé, ce sont plutôt les lois coloniales anti-homosexuelles et les postures politiques d’instrumentalisation. Nombre de dirigeants africains utilisent ce sujet comme diversion, désignant les homosexuels comme ennemis imaginaires pour masquer leur propre incapacité à répondre aux besoins fondamentaux de leurs populations.
Cette manipulation politique est dangereuse. Elle alimente les violences, justifie des lois liberticides et étouffe la jeunesse. L’Afrique n’a pas besoin de nouveaux interdits, mais d’espaces de liberté. Elle a besoin de citoyens qui s’expriment, qui aiment, qui créent. Criminaliser l’amour, c’est appauvrir l’humanité et bloquer toute possibilité de développement humain durable.
Cela dit, les combats pour les droits LGBTQ+ en Afrique ne peuvent pas être une simple copie des modèles occidentaux. Ils doivent s’ancrer dans les réalités locales, les langues, les cultures et les références africaines. Le progrès doit venir de l’intérieur, à travers l’écoute, le dialogue et le courage de repenser les traditions sans trahir leur essence.
La montée de l’homosexualité n’est pas une invasion, mais un dévoilement. Elle révèle une société en mutation, parfois en tension, mais jamais figée. La diversité a toujours existé en Afrique ; ce qui change, c’est le refus de la cacher. Et c’est justement cette quête de vérité, si inconfortable soit-elle, qui témoigne de la maturité d’un continent en devenir.
Article opinion écrit par la créatrice de contenu : Yandé.
Mis en ligne : 19/04/2025
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