Statut spécial pour les lanceurs d’alerte : Une fausse protection ? - Notre Continent
> NOTRE CONTINENT > - Politique | Par Eva | Publié le 20/04/2025 12:04:15

Statut spécial pour les lanceurs d’alerte : Une fausse protection ?

Il est temps d’en finir avec l’hypocrisie ! Lorsqu’Ousmane Sonko annonce à l’Assemblée nationale l’introduction d’une loi pour protéger les lanceurs d’alerte, il ne fait que poser la première pierre d’un chantier crucial pour notre démocratie.

Ce combat, il ne doit souffrir d’aucune ambiguïté : protéger ceux qui dénoncent la corruption, la mauvaise gouvernance et les abus de pouvoir est une obligation morale et politique. Ce n’est ni une faveur, ni une manœuvre. C’est une exigence citoyenne !

Mais déjà, les premiers signes d’un glissement dangereux apparaissent. Le pouvoir parle de « statut spécial », d’encadrer, de filtrer, de sélectionner. Mais qui décidera de qui est un « vrai » lanceur d’alerte ? L’État lui-même ? Le même qui pourrait être mis en cause par ces alertes ? Voilà le piège ! On veut canaliser, domestiquer, rendre docile un acte qui, par essence, doit déranger.

Dans ce pays, ceux qui osent parler sont souvent traînés dans la boue. On les accuse de trahir, de salir l’image de la Nation. Les réseaux sociaux deviennent leur seul refuge, et les médias indépendants, leurs derniers alliés. Et maintenant que la dénonciation devient tendance, voilà qu’on s’interroge sur les « vrais » et les « faux » lanceurs d’alerte. Faut-il donc avoir un badge officiel pour crier à l’injustice ? Devons-nous attendre l’aval de l’État pour dire la vérité ?

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Les chroniqueurs, les journalistes, les citoyens ordinaires : tous ceux qui exposent des scandales sont les sentinelles de notre République. Les traiter avec suspicion sous prétexte de « fausses alertes », c’est ouvrir la porte à la répression silencieuse. Oui, des erreurs peuvent exister. Mais faut-il, sous ce prétexte, étouffer les cris légitimes ? Non !

Ousmane Sonko a promis la tolérance zéro contre les fausses nouvelles. Très bien. Mais qu’en est-il de la tolérance zéro contre la censure déguisée ? La vraie question est là. Ce projet de loi, s’il ne garantit pas une protection réelle, inconditionnelle et indépendante, ne sera qu’une coquille vide, pire : un outil de sélection arbitraire.

Militants, journalistes, citoyens : restons vigilants ! Le droit d’alerte ne doit pas être contrôlé par ceux que l’alerte dérange. Il doit être protégé, encadré par des instances indépendantes, et surtout, reconnu comme un acte de courage citoyen, pas comme une menace à neutraliser.

Article opinion écrit par la créatrice de contenu : Eve Sagna.
Mis en ligne : 20/04/2025

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