Ce que nous avons vécu au Sénégal durant la pandémie de Covid-19 n’était pas simplement une crise sanitaire. C’était une démonstration brutale de ce que devient un État quand il abandonne son peuple. Derrière les masques, les gels hydroalcooliques et les discours creux, c’est une autre pandémie qui s’est révélée : celle de la violence institutionnelle et de la corruption d’État.
On nous a imposé un couvre-feu dès 20h, soi-disant pour sauver des vies. Mais dans les rues, ce n’était pas la santé publique qu’on protégeait, c’était la peur qu’on installait. Matraques à la main, les forces de l’ordre ont frappé, humilié, terrorisé. Pendant que les hôpitaux manquaient de tout, pendant que les familles sombraient dans la précarité, l’État se comportait en bourreau plutôt qu’en bouclier.
Et que dire de ce fameux fonds de 1 000 milliards de francs CFA ? Un montant historique qui aurait dû être un levier de survie, de solidarité, de reconstruction. Mais très vite, le masque est tombé : surfacturations, favoritisme, magouilles en tout genre… Ce fonds n’a pas aidé les plus vulnérables il a engraissé les mêmes, encore et toujours. Ceux qui, à l’abri des regards, se partagent notre misère dans des deals indécents.
La pandémie aurait pu être une chance de réinitialiser notre système, de retisser les liens entre le peuple et ses institutions, de bâtir une société plus juste. Mais elle a été utilisée comme un prétexte pour renforcer l’impunité, pour verrouiller l’espace public, pour piller en silence pendant que tout le monde regardait ailleurs.
Aujourd’hui, les langues se délient. Les plaintes s’accumulent. Les dossiers sortent. Le thermomètre judiciaire monte, et la température devient insupportable pour certains anciens “gestionnaires” du fonds Covid-19. Oui, le vrai virus qui a ravagé ce pays, c’est la cupidité, le cynisme et l’irresponsabilité.
Mais cette fois, le vaccin existe. Il s’appelle : justice populaire, justice citoyenne, justice d’État. Et il est grand temps de l’administrer à haute dose.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Camara Moussa.
Mis en ligne : 21/04/2025
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